dimanche 21 août 2011

Chroniques de l'Inde


Chronique 1
17h à Delhi c'est l'heure des cerfs volants. Comme les rues sont si étroites, les enfants n'ont d'autre choix que de jouer sur les toits. Le soleil est bien rond et bien rouge. Grâce au smog, un filtre gris nous permet de le voir dans sa rondeur parfaite. 17h, c'est aussi l'heure à Delhi où nous montons sur le toit pour nous installer sous un ventilo avec quelque chose à boire ou à grignoter afin de juste observer la scène.

Il y a deux sortes de voitures rickshaw à Delhi. Une qui fonctionne à essence (genre de mobylette à trois roues recouverte d'une cage de métal),une qui fonctionne à l'huile de bras (ou plutôt de jambes...sorte de vélo à trois roues atellé d'une banquette pour transporter de 1à5  passagers où une quantité inimaginable de boîtes (là, imaginez quelque chose de vraiment gros et ajoutez encore quelques dizaines de boîtes et un jeune garçon et vous y serez à peu près!).

L'auto rickshaw, le vélo rickshaw, la voiture, les vélos, les carrioles tirées par des chevaux ou des boeufs et les piétons se partagent les routes. Parfois, il n'y a qu'une seule voie très étroite avec des étales de chaque côté (mais à double sens pour la ribambelle de moyens de transport énumérés plus haut) et parfois il y a des rues à huit voies à double sens (huit voies que tout petit Québécois considérerait comme un solide quatre voies). Alors maintenant, imaginez-vous dans la petite boîte métallique de l'auto rickshaw au beau milieu de ce capharnaüm visuel et sonore (car j'ai oublié de vous dire que le klaxon est à la circulation de Delhi ce que le Cheval Blanc est à mon premier arrêt lorsque je reviens du Nord). Avez-vous quelques frissons? Vous êtes-vous imaginé les mains bien à l'intérieur de la petite cage?

Maintenant que vous une vague idée des rues de Delhi, je vais vous laisser imaginer (et s'il-vous plaît, permettez-vous de rire un bon coup) la scène suivante : Vikie et Alexandra essayant de traverser une rue de huit voies!!! Un pied sur le pavé de la rue, un pied sur le trottoir. Une hésitation, le pied remonte sur le trottoir et quelques New Delhitiens impatients (et expérimentés il faut le dire) passent de chaque côté de nous. C'est, je ne vous ai pas dit que les panneaux d'arrêts sont inexistants ici! Pour ce qui est des quelques feux de circulation... nous avons vite appris à ne pas leur faire confiance!  Je reviens donc à la scène : Vikie et Alex essayant de traverser une rue achalandée de Old Delhi... (Perso, chaque fois que je traverse une rue ici, je me sens comme la grenouille dans le jeu "froger"!) Après quelques expériences ma foi un peu épeurantes, nous en sommes venues à la conclusion que le plus sécuritaire pour nous était de se greffer à des Indiens traverseurs (idéalement des familles avec enfants parce que plus lents...). La première famille que nous avons choisie a ri de bon coeur avec nous!

La première aventure en train.
Le jour avant notre départ, nous avons pris soin d'aller faire un tour à la gare de Old Delhi question de nous familiariser avec les lieux, afin de trouver quelques repères, afin de faire diminuer cette crainte inavouée qui nous habite à l'idée de nous retrouver dans un train bondé...
Sous une chaleur accablante, nous nous rendons à pied du Fort Rouge (lieu fort sympathique soit dit en passant qui révèle un des plus grands vestiges de l'Empire moghol). Les rabatteurs (personnages TRÈS insistants voulant à tout prix vendre un tour de la ville, un forfait pour le nord, le resto de leur soeur ou l'hôtel de leur cousin et qui a systématiquement un proche parent vivant au Canada!) font légion devant cet attrait touristique de choix. Comme de vraies pros, nous traversons cette barrière de sollicitations et empruntons le chemin menant à la station de train. Objectif atteint sans trop de mal grâce au radar d'Alex, nous entrons dans notre premier lieu mythique (je crois que nous appréhendons le moment du train depuis notre arrivée à l'hôtel!). Bon! Au premier coup d'oeil, ça ressemble à une gare. On entend presque le train siffler son arrivée. Deuxième coup d'oeil, il y a plein de gens assis par terre et quelques personnes qui font la file devant des guichets. Troisième coup d'oeil, il fait trop chaud pour observer quoi que ce soit d'autre en ces lieux. Ce bref passage m'aura cependant suffît à apaiser mes craintes pour le lendemain.
Et le fameux lendemain arrive enfin! Réveil très tôt, car nous devons libérer la chambre pour 9h AM. Je ne vous l'ai pas dit, mais depuis mon arrivée il y a quatre jours, je ne suis pas parvenue à prendre le rythme du sommeil indien... ce qui veut dire que je ne dors pas encore la nuit... que j'arrive seulement à m'endormir vers cinq heures du matin et que je tente de me réveiller pas trop tard parce que je voudrais bien prendre le rythme indien, mais que ça me prend tout mon petit change pour me lever à dix heures et que là je commence sérieusement à être fatiguée surtout qu'il fait chaud en cal..... Je me lève donc à huit heures avec à peine trois heures de bordel de dodo dans le corps, mais somme toute pas trop maganée après ce que je crois avoir été la nuit la plus chaude jusqu'à maintenant! La finalisation des bagages va bon train ( hahahaha), la douche rafraîchit un peu (saviez-vous que même après une douche d'eau froide, il est possible de suer à grosse goutes juste à s'essuyer!!!!) et à neuf heures dix nous sommes au comptoir pour le check out (pas de niaisage surtout, car à partir de neuf heures trente, c'est une nuit de plus qu'ils nous chargent!). Remise des clés et entreposage des bagages dans une minuscule ruelle ( j'ai pris soin de garder sur moi le strict minimum pour continuer le voyage : passeport, malarone, cartes bancaires et roupies! Le reste, dans le pire des cas ce n'est que du matériel... Le train ne part qu'à huit heures vingt alors nous avons quelques heures à tuer sous cette pluie battante! La journée se déroule très bien, nous déjeunons longuement au resto de notre hôtel où nous avons développé un lien sympathique avec les gens de la réception, puis nous montons lire sur le toit à l'abri d'un auvent de tôle qui nous berce de sa musique pluvieuse.
Le moment venu, nous prenons une grande respiration (car honnêtement ça nous stress encore un peu cette histoire de train...), nous récupérons nos bagages et trouvons une moto rickshaw. Arrivées à la gare notre première surprise est de voir celle-ci remplie de gens qui font la queue devant les nombreux comptoirs. Nous nous installons dans une ligne, car nous voulons faire vérifier nos billets électroniques et connaître nos numéros de sièges. La file est longue, la chaleur est toujours accablante, mais tout va bien, nous avons deux heures d'avance , nos packs sac sur le dos, nous prenons notre mal en patiente en nous disant que la personne au bout saura nous fournir toutes les infos dont nous avons BESOIN. Après à peine quelques secondes d'attente, nous réalisons que plusieurs personnes (pour ne pas dire tout le monde) nous regardent avec insistance... Alex et moi nous questionnons puis finissons par conclure que c'est parce que nous sommes occidentales (pour ne pas choquer Mirko). L'attente est longue, mais la file avance lentement et les gens continuent de nous regarder avec insistance. . Nous comprenons rapidement qu'il faut se tenir collé à notre prédécesseur si on ne veut pas qu'un intrus s'infiltre dans la ligne et fasse éclater la colère des autres!
À quelques pas du guichet, un homme qui vient de compléter sa transaction s'arrête à notre hauteur puis commence à nous parler en hindi!!! Nous lui sourions en lui faisant comprendre que malheureusement nous ne parlons pas cette merveilleuse langue. C'est alors qu'un autre homme dans la file à côté nous traduit dans un anglais douteux les propos de ce bon samaritain: there is an other place for you. Curieuse je demande : there is another place for tourist? Et le monsieur de me répondre : no no for you. Et puis là, je réfléchis quelques secondes, les connexions se font lentement dans ma tête, je détache mon regard de l'homme qui me parle, je balaie des yeux l'immense salle où nous nous trouvons et finalement je reviens sur Alex en partant à rire d'un rire gêné. Je lui fais alors remarquer que nous sommes entourées... d'hommes uniquement!!!

Après cette hilarante constatation, à l'aide de quelques signes et de quelques mots d'anglais boiteux, nos compagnons de file nous ont fait comprendre que nous pouvions demeurer de ce côté masculin de la gare. Gênées, mais aussi soulagées, nous avons poursuivi notre chemin jusqu'au comptoir. Enfin notre tour, je tends notre billet électronique au guichetier pas sympathique du tout qui après un court silence et quelques maugréations me retend le papier en n'écoutant même pas mes questions! Heu... Sorry... I would like to know... Et lui de répéter : next building next building... sur un ton qui ne laissait pas vraiment de choix!

Finalement, dans le next building, nous avons trouvé barrière de sécurité et tableau d'affichage des quais d'embarquement. Puis nous retrouvons aussi quantité de personnes assises au beau milieu de la place que nous imitons simplement.

Quai numéro 12! 19h50 et le train est déjà en gare. Une des questions que nous voulions poser au petit guichetier consistait à savoir le numéro de notre sleeper (banquette qui ressemble à un lit
sur laquelle nous pourrons nous allonger pour essayer de trouver le sommeil au cours de notre dix heures de trajet planifié ( ici, espérons que les horaires des trains indiens sont mieux respectés que ceux d'Air inuit!!). Nous déambulons donc quelques instants le long des wagons, cherchant un point de repère qui saurait nous indiquer la direction à prendre. Pas plus que quelques pas nous  suffisent afin de rencontrer un monsieur semblant avoir la compétence pour nous guider. Après qu'il nous ait ignorées pendant assez de secondes, nous nous imposons avec un timide sorry... Le billet électronique sous le nez, le gentil gentleman nous indique une direction du doigt.

Et c'est à ce moment que commence notre quête du sleeper qui rapidement se met à ressembler étrangement à l'épisode des douze travaux d'Astérix dans l'édifice du gouvernement... Comme vous me connaissez bien et savez que je n'ai pas du tout tendance à exagérer, vous n'aurez pas de difficulté à me croire lorsque je vous affirmerai que nous avons parcouru 1 km à pied dans ce train (qui s'est mis en marche au beau milieu de notre randonnée)! Finalement, deux gentils Indiens, dotés d'un téléphone cellulaire genre iPhone, ont pris en charge notre détresse et ont pianoté notre numéro de billet sur le site de la cie ferroviaire. S6, sièges 1 et 2! Enfin un indice concret!
Armées de ces nouvelles indications, nous reprenons notre randonnée à travers les wagons. Un wagon, deux wagons, trois wagons, quatre wagons... Puis une porte métallique nous barrant la route! Déroutée par toute cette route accomplie dans les multiples voitures de train, fatiguée par le poids de mon sac, j'ai eu un peu de difficulté à garder mon sourire! Un genre de gardien se tenant près de la porte de fer, je lui tends notre billet en lui pointant cette dernière. Il faudra attendre le prochain arrêt de trente minutes afin de passer par l'extérieur... Heu...OK... Mais en attendant? N'en, y'a qu'à s'installer à côté du rideau métallique séparant bien la classe économique des classes supérieures. Heu... OK... Mais n'y a t'il pas un autre endroit où nous pouvons passer les prochaines trente minutes? Nous avons vu des places libres dans le wagon de tête ( climatisé et spacieux)... Promis, nous rejoindrons notre classe le moment venu... Et nous voilà à re-randonner dans le train, suscitant de plus en plus de rires sur notre passage, mais trouvant finalement une place assise pour ce maintenant vingt minutes de pur luxe climatisé.
Arrive enfin cet arrêt qui nous semble plus long que les autres. Sac sur le dos, nous profitons de cette dernière opportunité pour aller saluer nos désormais amis de première et deuxième classe! Oups! Excuse! La porte de fer est toujours bien fermée... Un saut (littéralement, car la marche est plutôt haute) à l'extérieur et nous voilà à l'oré d'un autre monde, celui qui existe de l'autre côté du rideau métallique...
Et croyez-moi, c'est réellement d'un autre monde dont il s'agit! Chaleur, odeurs et surpopulation! À notre deuxième tentative, nous trouvons enfin nos deux banquettes... mais il y a déjà des gens qui les occupent! Sorry, the numbers 1 and 2 are our places... Ya ya qu'on nous répond avec un petit hochement de tête sur le côté. Puis les places de se libérer aussitôt. Nous voilà donc deux sur le sleeper #1 (le #2 étant rabattu pour faire office de dossier au #1 et laisser plus de place pour la tête) et ils sont 5 sur celui qui nous fait face...   Deux hommes, deux femmes et un bébé. Une fillette est installée sur le sleeper du dessus. Un des hommes nous aide à glisser nos deux gros sacs sous notre banc, Alex et moi nous assoyons et presque soulagées nous partons à rire. Tranquillement, je prends conscience que nous venons de nous installer pour les neuf prochaines heures (notre trekking trainien nous a tenu occupées pour pas loin d'une heure!!!). Bienvenues en Inde!
Au fur et à mesure que je me détends (parce que j'avoue que cette étape du train avait réussi à me stresser un peu), je commence à apprécier la situation qui s'offre à moi : 9 heures de confinement dans un compartiment exigu de train en Cie de ce qui semble être une charmante famille indienne. Je crois que c'est exactement à ce moment que le sourire s’est accroché sur mon visage et qu'il s'y est tenu jusqu'à maintenant.
Ce fut un moment des plus féérique comme un peu perdu entre deux mondes enveloppé par la noirceur de la nuit. Nous avons goûté l'Inde, nous l'avons chantée, regardée droit dans les yeux, écoutée et sentie. Nous avons échangé plusieurs rires, plusieurs silences et plusieurs signes de gratitude.
Même si je n'ai pas dormi de la nuit, j'ai adoré ce moment que je garderai imprégné au fond de moi longtemps. Mille photos magnifiques auraient pu être prises tout au long de ce trajet qui m'a incontestablement rapprochée de l'Inde, mais une sorte de pudeur s'est emparée de moi... Cette dame en sari jaune assise dans l'allée centrale avec son enfant dans les bras, endormie la tête sur le sleeper d'en face et enveloppée de cette lueur bleue irradiant du plafond du wagon. Alexandra le sourire aux lèvres, accotée sur le bord de la fenêtre, les yeux remplis de toute la beauté de l'instant...
Mais là, tout ne semble être que féérique dans ces déplacements en train... Vous remarquerez que mon cerveau a une forte tendance à focaliser sur les moments mémorables, mais vous comprendrez qu'il y a aussi de ces moments à oublier comme par exemple ces 6 heures inconfortablement passées à demi allongée sur un sleeper partagé avec Alex (probablement encore plus inconfortable que moi)... Puis que dire de cette persistante odeur de chiottes qui tout au long de ces mêmes 6 heures a pris bien soin de me coller à la peau, aux cheveux, aux vêtements... Mais entre vous et moi, ne  préférez-vous pas les moments mémorables?

Chronique 2
Quel jour sommes-nous déjà? Peut-être 10 jours seulement depuis mon départ et je suis complètement perdue dans le temps (en plus d'avoir perdu mon nord)! En plus d'être perdue dans le temps, ma mémoire est en pleine perdition je crois, car je dois bien poser cette question tous les jours à Alex!
Alors voilà, je vous dirai que je me crois être un vendredi (parce qu'Alex n'est pas à côté de moi pour me le confirmer puis que de toute façon ça n'a pas beaucoup d'importance!) et je suis assise à la terrasse de mon hôtel. La vue qui s'offre à moi est splendide : série de montagnes s'étendant à perte de vue, nuages qui commencent à se dissiper pour laisser passer quelques rayons de soleil de fin de journée, brume presque permanente qui ajoute un voile de mystère sur cet environnement aussi sonore que photographique (chants des oiseaux, bruit des motos, cris d'enfants, klaxons, musique du voisin, clameurs venant du village de la montagne voisine...).
Et voilà le soleil qui sort franchement et qui vient réchauffer jusqu'à l'intérieur de mon corps encore un peu humide de ces quelques jours dans les nuages.
Dernière soirée sur cette terrasse (première à me faire bronzer parce qu'il faut bien que je ramène quelques couleurs au Québec). Demain c'est le départ pour Dharamsala, le village du Dalaï-Lama. C'est l'autobus que nous expérimenterons cette fois... Et là, vous vous demandez peut-être pourquoi je vous parle de quelque chose qui n'est pas encore arrivé n'est-ce pas? Eh bien voyez-vous, c'est que ce voyage imminent du bus me fait rappeler que j'ai "oublié" de vous raconter un petit événement de la catégorie à ne pas retenir, mais qui finalement est tout de même UN PEU drôle.
7h et quelques, arrivée à Pathankot (destination finale de notre 10 heures de train). Crevées, brulées et puantes, notre route vers Dalhousie n'est pas terminée... 68 km nous séparent encore de notre paradis espéré. À ce point, deux options s'offrent à nous : bus (3h) ou taxi (2h). Crevées,brûlées et puantes... Nous optons pour le luxe et la rapidité... Et côté rapidité, je vous confirme que nous ne nous étions pas trompées!!! Mon bonheur ne dure que peu de temps... Vitesse, fatigue et route sinueuse. Après une heure de ce barouettage mes tripes ont voulu sortir de mon corps et je n'ai réussi à les garder à l'intérieur que sous garantie de prendre soin de vider mon estomac... sur la portière de la voiture blanche deux fois plutôt qu'une!!!
Vous comprendrez donc maintenant mieux ma curiosité pour le voyage de demain. Ce qui me rassure cependant, c'est que je ne serai ni crevée, brûlée ou puante!

Chronique 3
20h50, fin de notre unique journée à Dharamsala. Une rue principale, des commerces et un retour à la chaleur accablante. Bon, d'accord. Pas aussi accablante qu'à Delhi comme dirait Alex, mais tout de même assez chaude pour me faire suer le derrière des jambes (pis ça croyez moi c'est chaud en maudit !!!). Le plan de la journée s'est résumé à une longue marche de trois heures dans les ruelles de la ville. Nous avons trouvé une rivière et nous l'avons longée. De belles grosses roches rondes entre lesquelles l'eau se laisse descendre jusqu'au fond de la vallée, quelques baigneurs parsemés ici et là et un pont sympathique au bout duquel nous nous sommes reposées quelques instants. Derrière nous les montagnes, devant nous ces deux femmes faisant la lessive. À l'ombre du pont, elles lavent, frottent, frappent et essorent des étoffes plus colorées les unes que les autres. Assise à les regarder, je sens l'eau couler sur mes mollets... J'aurais tellement envie de les rejoindre dans la rivière et de me rafraîchir à même cette eau venue des montagnes, mais laissez-moi vous parler de ces deux fillettes qui sont passées tout près de nous au moment où j'ai eu cette pensée. Alors, deux mignonnes petites gamines peut-être hautes comme cinq pommes, transportant un sac peut-être haut comme quatre pommes nous ont donc à ce moment contournées pour rejoindre ce pont étroit. Le sac frottant par terre tout au long de leur route, elles ont atteint l'autre rive rapidement non sans rire ni sans se retourner plusieurs fois afin de nous observer sans pudeur. Avant la fin de leur traversée, je me dis à moi-même qu'elles vont sans doute ajouter quelques vêtements de plus à la lessive dominicale... Eh bien non! Du haut de leurs quelques pommes, ces pétillantes petites filles trimballent leur trop gros sac jusqu'au milieu de la pente d'en face. Je les entends presque se dire : un, deux, trois GO! À quatre bras, elles soulèvent le paquet et le vident à même la végétation! Et voilà! Nous venons d'assister à la corvée de vidanges! Inutile de vous préciser où finira par dégringoler le contenu de cette poubelle et où s'écouleront les eaux de pluie... Tout d'un coup, la chaleur me semble plus supportable et l'idée de me rafraîchir dans la rivière s'évapore avec les dernières perles d'eau qui recouvrent mon front.

Ah oui, c'est vrai... le trajet en autobus... 5 heures à sillonner les routes tortueuses de l'Himachal Pradesh... Sophie, je peux te confirmer que la prochaine fois que nous irons marcher les fortifications à Québec, je pourrai sans aucun doute passer les meurtrières sans problème! Puis comme je n'étais pas crevée, brûlée et puante, tout s'est très bien passé du côté de mes tripes et de mon estomac.
J'ai mâché de la gomme, j'ai mangé quelques biscuits et j'ai gardé en tête que si je vomissais (ça y est le mot est dit), les voisins de derrière risquaient de m'en vouloir quelque peu... Somme toute, le voyage à même été presque agréable avec ses paysages qui ont défilés sur un fond musical local et avec tous ces gens qui sont entrés et sortis du bus au fil des nombreux villages rencontrés.

Crionique 4
Aujourd'hui j'ai vu la lune pour la première fois du voyage. Wow que ça fait du bien de la revoir (surtout de cette terrasse d'hôtel de McLeod Ganj)! Et que dire de cette trop drôle virée de taxi es Dharamsala jusqu'ici... 20 minutes de conduite folle de têtes d'épingle en tête d'épingle! Maux de coeur terminés définitivement, j'ai pu apprécier ces 9 km de montée à coup de rires et de coup d'oeil franc sur ce paysage toujours aussi époustouflant. La musique était aussi tellement parfaite, comme un genre de boom boom indien auquel Alex et moi avons fait honneur habillées de nos trop belles lunettes fumées full hot.  Ha oui... En parlant d'Alex... Ça y est. Je ne peux déjà plus m'y fier pour garder le calendrier (me voilà donc complètement en vacances et finalement c'est tant mieux :-) ). Et toujours à propos d'Alex... Ce soir, j'ai aussi appris qu'elle ne fait pas très bonne figure en tant que tueuse de gros (voir immenses selon les dire de la chasseresse) moustiques ailés!
En cette fin de journée, la détente s'empare tranquillement de moi. La meilleure des impressions de cette petite ville touristique remplie de moines bouddhistes drapés de bourgogne s'installe en moi à mesure que le soleil descend dans la vallée. Quelques jours sont à prévoir dans cette bourgade où il semble facile d'arpenter les rues sans se faire pourchasser par des vendeurs de tout et de rien et où il semble facile de simplement dire namasté (bonjour) rien que pour dire namasté.

Chronique 5
Image 1

Petit déjeuner-terrasse, musique et expresso... Le ciel juste assez couvert pour préserver la fraîcheur matinale plus tellement matinale avec ce 11h qui sonnera bientôt! Je décrète qu'à partir d'aujourd'hui tous les jours seront comme un dimanche (problème du calendrier définitivement réglé!!!!).

Image 2
Quelque chose se passe sous mes yeux et je ne comprends pas trop la scène... Attablée à la terrasse de ce café à écrire quelques cartes postales, je prends une pause pour observer l'effervescence soudaine de la rue. Je vous décris? Voilà, devant moi, sur Temple Rd, il yeux a un alignement de kiosques : bijoux, bibelots, statuettes, vêtements. Mis à part les bruits habituels (brouhaha et klaxons), l'atmosphère est plutôt paisible. Arrive un moment où dans une sorte de course, chacun des tenanciers des kiosques se met à remballer la marchandise... Et maintenant j'attends et j'observe la scène avec une grande curiosité! Que signifie tout ce branlebas de combat? L'heure du dîner? La venue prochaine une averse? Hummm... Voilà qui est bien intrigant! ... ... ... Puis rien qui ne se passe... On verra bien... Ou on ne verra rien!
...
Trois heures plus tard et aucun grain de pluie significatif! Il faudra investiguer davantage.

Image 3
Fin de soirée à Mcleodganj... La saveur d'une bière après 2 semaines d'abstinence... Je crois que même une Molson Dry aurait été vaguement bonne! Soirée pas du tout indienne dans un resto rempli de touristes, mais servant de la bière... Échanges plus qu'intéressants sur la philo et la religion. J'admire les gens qui ont des connaissances et des opinions.

Chronique 6
6 juillet jour de la fête du Dalaïlama. 76 ans bien sonnés! C'est qu'il se fait vieux ce sage homme. Alors en ce jour de festivités, nos voisins de balcons (père et fille venant d'Allemagne) nous ont invitées à les accompagner à la résidence officielle du saint homme (qui est présentement à l'extérieure du pays).
Outch! Réveil matin programmé à 7h30!!! Une nuit de sommeil pas trop profond peut-être à cause de ces deux grosses quilles de bière bues la veille, pas d'électricité donc plus de ventilateur, mais heureusement un restant d'eau chaude pour la douche rapide du matin.
Petit dej prévu à l'hôtel et départ pour le monastère vers 8h30. Oups! Nous sommes dans un hôtel tenu par une famille tibétaine... Pas de cuisine aujourd'hui! Jour de congé généralisé dans la communauté. Donc, rapide détour vers une pâtisserie indienne et un bout de gâteau aux fruits plus tard, nous sommes fin prêtes pour le départ!
Sur la route du monastère, nous nous laissons transporter par le flot des passants. Probablement que tout le village se rend au même endroit que nous. Une fois dans le lieu saint, je peux en fait le confirmer!!! Bain de foule extrême, des moines vêtus de bourgogne partout, quelques occidentaux, peu d'Indiens. Quelque part devant nous, quelqu'un fait un discours dans cette langue que nous ne comprenons pas. Je suis debout, j'ai chaud, je me mets à bâiller aux deux minutes et je commence à voir quelques points noirs!!!! Ho ho... Vite, baisser mon centre de gravité, boire quelques gorgées d'eau et respirer par le nez! Ouf! Ouf! Ouf! Je me relève, je me rassis... Bon ok j'ai compris et je m'éloigne un peu de l'agglutination!
Installée dans un large escalier je reviens tranquillement à la vie aidée par ce verre de thé qu'on me donne gracieusement. Je commence donc à apprécier l'endroit, mon regard scrutant les environs. Je retrouve le sourire et sûrement des couleurs. Les gens sont beaux et je prends timidement quelques photos. Après les discours, la place principale se vide un peu et armée de courage je rejoins Nora et Mathias. La scène nous offre maintenant des chants et de la danse... Dans cette foule toujours un peu compacte, je crois qu'il faut soit être très grands (comme Mathias qui très gentiment prend quelques photos pour moi) ou soit être pas plus grand qu'un petit enfant! Entre les deux ça ne donne pas grand-chose finalement! Le moment est tout de même appréciable jusqu'à ce que l'appel du café se fasse sentir... Voilà, c’en est déjà terminé de cette vie monastique. Bières et cafés sont de retour!
Rencontre avec Nora et Mathias.
Nora a 16 ans. Elle a déjà beaucoup voyagé (Égypte, Thaïlande, Irlande, Canada, France..). Elle revient d'un 6 mois dans le sud de la France et elle arrive très bien à nous tenir la conversation en français! Elle est drôle et sympathique.
Mathias est tout aussi sympathique et très curieux. Il nous pose beaucoup de questions sur notre occupation et de belles discussions naissent entre les quelques cafés que nous prenons. Mathias est photographe "free lance" et son client est un propriétaire de microbrasseries... Photographe d'architecture, ce dernier voyage un peu partout dans le monde pour digitaliser les brasseries de ce client! Ha les hasards de voyage!!! C'est drôle la vie parfois.
Après cette petite pause, ce charmant duo se fait nos guides à travers ce temple bouddhiste.
J'inscris ce moment, qui se termine devant un bon repas sur un toit-restaurant, dans la catégorie des mémorables. En peu de temps et surtout en toute simplicité, nous avons échangé une partie de nos intimités respectives.
La pluie et le brouillard nous ont enveloppé toute la journée, image sans contraste et apaisante pour les yeux.

Chronique 7
Je le savais. Il fallait bien que ça arrive. Même si je m'y attendais depuis le début du voyage, je ne pensais pas que ça arriverait de cette manière et dans ces circonstances. (Là je dois prendre une petite pause pour vous partager ce qui s'offre à moi en ce moment : une pluie torrentielle s'abat sur Mcleodganj. Je suis installée au café de l'hôtel Om... Une tasse de café à la main bien sûre. J'écris et j'apprécie le paysage sur de vieilles chansons : Michael Jackson, Madonna, Phil Collins, Bob Marley, Pink Floyd... Et ça joue en boucle depuis très certainement une heure!)
Donc... Ce qui devait arriver arriva. Comme je l'ai mentionné, j'aurais pu croire qu'une chose pareille me serait arrivée dans le train, dans le bus ou encore dans un hôtel de Delhi ou Varanasi... Mais ici, dans la ville du Dalaïlama! Comme je n'y étais pas préparée, ce petit épisode, qui s'est déroulé très rapidement, m'a un peu stressé! Surtout que j'étais toute seule, même pas un témoin pour corroborer la scène.
Commencez-vous à être curieux? Bon, au moins vous savez que ça ne doit pas être grave puisque je suis là à vous écrire sous cette image pittoresque de Mcleodganj...
Alors, pourquoi ne pas commencer par le commencement. Donc ça s'est passé dans ma chambre d'hôtel. Pourquoi j'étais seule? Ah oui! Alex était au café internet... J'aurais tellement aimé qu'elle soit avec moi... La scène n'en aurait été que plus mémorable!!! Je venais donc d'entrer dans la chambre, profitant de l'absence de ma colocataire pour ranger un peu notre table commune. La nourriture d'un côté, les livres de l'autre et les petits pots de crème au centre. Comme je suis parfois un peu trop organisée, je me mets à séparer la nourriture sèche et les fruits. Biscuits, noix, gomme, bonbons dans le ziplock. Papaye, prunes et bananes dans un joli sac rouge. Comme je me prépare à sortir avec le ziplock, je le laisse sur la chaise à côté de la porte ouverte. Avant d'aller profiter de l'air frais, je prends le temps de ranger quelques vêtements secs qui traînent sur la corde à linge... Et c'est à ce moment que c'est arrivé... Il est entré sournoisement et quand j'ai réalisé qu'il était là, je l'ai regardé droit dans les yeux. Comme un espèce d'arrogant, il a défié mon regard et étiré le bras vers la chaise. Hey! Hey! Qu'est-ce que tu fais là que je lui ai dit (m'imaginant qu'il comprendrait mon français!!!) en fouettant l'air avec un bas pour ajouter du poids à mes menaces! Une minime hésitation plus tard (sans doute cherchait-il seulement à trouver quelle langue étrange il venait d'entendre), il a tiré le sac vers lui en laissant tomber la moitié de son contenu (heureusement pour Alex et ses bonbons!) et je crois qu'il m'a fait un clin d'oeil avant de s'enfuir avec les denrées! De mon côté, j'ai fait ni une ni deux et j'ai suivi le voleur à l'extérieur... Imaginez-vous que le petit effronté attendait ma sortie, bien installé au pied de l'escalier menant au toit! Avant de se volatiliser définitivement, il m'a lancé un sourire moqueur et il est parti en courant!
Si j'avais été aussi habile que lui, je l'aurais sans doute suivi sur les toits, passant de l'un à l'autre en m'agrippant aux fils électriques les reliant. Mais malheureusement... Je ne suis pas un singe!

Chronique 8
Ça y est! L'histoire d'amour est terminée. Alex vient de le décréter. "Je n'aime plus les singes!" ... ... Et je crois que j'abonde dans son sens...
Il est revenu le chenapan! C'était hier matin (l'émotion a été tellement forte que ça m'a pris 24h avant de pouvoir vous la relater!). Plutôt tôt, Alex et moi nous retrouvons devant notre porte prêtes à descendre pour aller déjeuner. Le cadenas étant un peu difficile à barrer, quelques minutes s'écoulent avant que nous commencions réellement à bouger... Pendant qu'Alex joue avec la clé, j'observe tranquillement le paysage... Et c'est là que je le vois nonchalamment descendre les escaliers menant au toit. Au bout de notre balcon, il y a une poubelle. Évidemment, notre "ami" s'y arrête question d'explorer son contenu... Un bout de gâteau plus tard, il s'installe effrontément devant nous pour le manger, ne laissant que peu de place devant lui pour notre passage. Nous lui laissons donc quelques instants pour finir sa collation. Nous sommes gentilles non?
Puis tranquillement, Alexandra s'avance vers lui afin de rejoindre l'escalier qui descend vers le resto...
Tout s'est encore une fois passé très rapidement... Se sentant sans doute menacé, le plutôt gros mozusse de singe a sauté sur la rambarde. Il s'est aussitôt retrouvé parfaitement à notre hauteur! Connaissez-vous l'expression : ne montrez pas à un vieux singe à faire la grimace? Je suis certaine que ce gros mozusse de singe est un vieux singe parce que ça foutue grimace, elle n'était pas belle du tout... Voire même effrayante! Il a ouvert sa bouche toute grande, il a sorti ses crocs et il a menacé Alex de ses griffes. Puis Alex elle a fait exactement comme dans un film d'horreur de série B... Elle a crié et est allée se réfugier au seul endroit ne lui laissant aucune possibilité de fuite! Elle s'est donc retrouvée à la merci de notre désormais voleur agresseur! Mais c'est qu'elle a du courage cependant la Alexandra, car après seulement quelques secondes d'hésitation... elle est venue me rejoindre devant la porte de la chambre que j'avais heureusement rouverte! Le singe l'a suivi de nouveau, mais rapides comme l'éclair nous nous sommes réfugiées dans la chambre... en prenant évidement soin de bien verrouiller la porte derrière nous!!! Nous en avons été bonnes pour une solide frousse. Le singe quant à lui, s'est probablement payé du bon temps sur nos têtes de touristes urbains!

Chronique 9
Le jour où je me suis transformée en strumph, c'était hier! Ah oui! Puis hier c'était aussi le jour où j'ai compris que le Road Runner BipBip vient très certainement de l'Inde (entendre par là le klaxon).
Mais allons-y de cette histoire de strumph (pas de nouvelle histoire de singe heureusement pour nous!!). Alors après avoir regardé la pluie tomber pendant un certain temps (la pluie est vraiment chose courante ici, mais moi je trouve que c'est beau la pluie...), nous avons profité d'une percée de soleil pour embarquer dans nos gougounes et partir explorer les environs.
Destination : le centre de médecine et d'astrologie tibétaine (siège social mondial). Point d'arrivée : Dal Lac, lac sacré à 4 km de Mcleodganj... Désireuses de nous soustraire de la turbulence de la rue, nous avons opté pour un chemin en retrait, croyant que celui-ci nous mènerait à bon port. Une sympathique petite route étroite, bordée d'un côté par un haut mur de pierres couvert de mousse et d'inscriptions colorées et cintrées d'une jolie pente escarpée de l'autre. Je ne me souviens pas d'avoir croisé de voiture. Personne ne nous a dépassées (ce détail aurait déjà pu nous mettre la puce à l'oreille...), mais nous avons croisé plusieurs marcheurs. Au fil de nos pas, la route est passée de route à chemin et de chemin à sentier. Quelques questions ont commencé à prendre naissance dans nos têtes et quand nous avons aperçu les premiers tambours à prières sur notre gauche... nous avons compris... Ciel, notre prochain karma sera mauvais!!! Dans les monastères bouddhistes, il y a un sens de pèlerinage à respecter, soit le sens opposé de ce que nous avons fait! Le truc dans tout ça c'est que nous ne savions pas que nous étions sur le chemin d'un monastère... Est-ce que ça compte vous croyez? Nous avons croisé bon nombre de moines tout au long de la route qui je l'espère auront pris soin de prier pour le salut de nos pauvres âmes...
Et qu'est-ce que tout ça a à voir avec les strumphs? Hummm.... En fait, peut-être que c'est la colère de Bouddha qui s'est abattue sur nous peu après...  Toujours est-il qu'au sortir de ce sentier, un peu désorientées, nous avons tourné à gauche plutôt qu'à droite et en quelques minutes, nous nous sommes retrouvées à notre point de départ. Nous avons donc profité de ce retour en arrière pour changer de destination et avons cru bon de rejoindre le lac sacré afin d'aller y laver notre récent pêché!
Alors pourquoi m'être transformée en strumphe si je me suis purifiée au Dal Lac? Eh bien imaginez-vous donc qu'il n'y avait pas une goutte d'eau DANS le lac... Trop de pêchés à nettoyer peut-être? Toujours est-il que c'est à ce moment que le ciel a commencé à nous tomber sur la tête... Et c'est à ce moment que mes jambes et mes pieds ont pris cette teinte bleutée. Mes nouveaux full confot pantalons sont cool et beaux... mais ils sont aussi très bleus... même après avoir déversés leur trop-plein sur moi!!!

Chronique 10
Une soirée mémorable à Mcleodganj, la dernière de notre semaine passée là-bas. La soirée a débuté sur le toit de l'Atoshak (4 étages de marches abruptes à monter question de bien mériter le dîner!!!). Une vue incroyable sur les montagnes sous un ciel miraculeusement ensoleillé. Hey oui! L'appel de la bière se fait sentir de nouveau et c'est comme ça qu'Alex et moi flânons tranquillement en profitant du spectacle émouvant de ces sommets enneigés.
La veille, nous avons perdu nos compagnons temporaires de voyage (Matthias et Nora) que nous retrouverons à Leh si tout va bien dans 2 jours. Heureuse de cette rencontre éphémère, je me dis qu'il pourrait être sympathique de recommencer et j'engage la conversation avec 2 voyageuses Françaises assises pas très loin de nous. Florie et Marie de Grenoble. L'échange est agréable ce qui fait que nous nous fixons rendez-vous pour le soir même. Objectif : spectacle de musique et de danses traditionnelles tibétaines. Pile à l'heure nous nous rejoignons devant ce que nous croyons être la "salle" de spectacle. Pas tellement surprises, nous nous cognons les gougounes sur une porte close. Prenant notre courage à deux mains et nos genoux à notre menton (le chemin escarpé est sculpté en sorte d'escalier plus ou moins (plutôt moins que plus) évidente!).
Puis s'est tout simplement en cherchant un nouveau but à notre soirée que nous avons abouti au café bar carpe diem. Nous l'avons effectivement bien saisi le jour assises à une table basse du toit à le regarder tranquillement se coucher. Tout naturellement, lorsque la musique s'est amenée à nos oreilles, nous l'avons suivie et c'est comme ça que nous nous sommes retrouvées à l'étage du dessous. Un guitariste et un joueur de percussions, les deux Indiens, chantants et jouant une musique magnifique. Entre Bob Marley et les Beattles, nous avons eu la chance d'entendre quelques morceaux indiens. Quand les filles sont parties, nous avons rejoint un duo de Saskatoonois (Graham et Odgee nos premiers Canadiens croisés en trois semaines). La soirée a coulé doucement sur des airs connus et inconnus à échanger avec nos compadre, mais aussi à profiter pleinement des silences pour juste apprécier ce moment particulier.
Couvre-feu oblige, Alex et moi avons dû regagner notre auberge pas très tard. Comme transportées, nous avons quitté les lieux seulement lorsque tous les Indiens de la place ont terminé de chanter en choeur une chanson sans doute populaire (ou peut-être quétaine, car plusieurs d'entre eux riaient entre les paroles).

Petit coup d'oeil sur notre deuxième balade en autobus... celle-là de nuit, pour une durée calculée de 10h (mais qui en a pris 9 finalement... ce qui n'est pas nécessairement un bon point, car une heure de moins signifie en fait plus de vitesse dans ces routes, vous le savez, sinueuses). Bus de luxe cette fois que nous nous sommes payées... Mais de luxueux qui n'avait que le fait d'être assises à deux sur un banc à deux plutôt que trois. Une nuit de plus sans sommeil, :) mais tout de même remplie d'énergie à l'idée de partir demain pour le Laddakh.
Deux jours de bus et une nuit en tente... Bus de luxe une fois de plus..mais avec une autre Cie (qui vivra verra... Le gars de l'agence nous a confirmé tout souriant que la route allait nous effrayer...mais que la ride serait sécuritaire...).
Et puis finalement, juste par ce que c'est drôle, je dois vous partager ma nouvelle technique de lavage (est-ce que je vous ai parlé des deux heures que ça m'a pris pour laver 11 morceaux de linge incluant les sous-vêtements?!?)... J'avoue que ça me gêne un peu, mais bon! Donc, au lieu de laver, aujourd'hui j'ai acheté... C'est tout dire pour ceux qui savent à quel point je déteste magasiner, maintenant vous savez à quel point je déteste frotter et essorer!

Chronique 11
4h00 am et nous voilà assises dans notre autobus de luxe version 2... OK! Après le bus Mcleodganj - Manali, le mot luxe a pris un tout autre sens à mes yeux!  La route vers Leh - Lhaddak a débuté hier à 11h am. Après notre dernière expérience de bus, nous sommes devenues comme une sorte de critiques des transports indiens : taxi clandestin, vélo rickshaw, moto rickshaw, taxi officiel, train sleeper, bus public et bus de luxepasdeluxe. Ça fait de nous presque des expertes non?
Mais parlons un peu de cette course folle vers Leh. Le bus est ma foi très luxueux selon nos nouveaux standards: sièges individuels, inclinables, confortables et fenêtres qui s'ouvrent. Les passagers semblent sympathiques et une sorte de solidarité s'est tranquillement installée entre nous. Je dis tranquillement, car je crois qu'il n'y a pas plus juste qualificatif pour décrire la manière dont s'est écoulé le temps lorsque nous sommes restés bloqués par une route effondrée... Bah! Y'a presque rien là au fond quand on pense aux autres personnes dans la file loin devant qui sont restés coincés pas loin de 15h...
4heures d'attente n'ont même pas suffi à me lasser du paysage magnifique, que dis-je, incroyable voir même à couper le souffle (quoi que ça s'est peut-être l'altitude!). Du fond de la vallée, nous sommes montés rejoindre les sommets,  la neige et les parapentes. Les bouts de terre cultivés et verdoyants côtoient les plaques de neige épaisses et persistantes. Les petits chevaux trimballent les touristes un peu partout. Sur le bord de la route, l'embouteillage monstre créé par la voie effondrée a apporté une manne incroyable pour les plus entrepreneurs du coin (mais quel coin au fait...les villages se font plutôt rare). Momos (sorte de dumpling), épis de maïs grillés, rafraîchissements, safran... Tables, parasols et chaises se tiennent juste au bord de ces ravins impressionnants. Quand la rumeur de la réouverture de la route s'est rendue jusqu'à nous, les vendeurs ont commencé à remballer leurs attirails et ont simplement disparu.
(Oups, là je vais prendre une petite pause, car... Ça commence à bouger dans mon estomac...)
Ouf! Maintenant je peux confirmer que le mal des montagnes ça existe!! Mal de crâne et de coeur, mal à la vie tout entière. Cette deuxième journée de bus a été ma foi plutôt difficile. Nous avons atteint le second point rejoint par une route le plus élevé au monde (ce qui fait un peu plus de 17 000 pieds d'altitude!!). Après ce point culminant, la descente vers Leh s'est enfin amorcée et ... 6 heures après, nous sommes enfin arrivés!
Finalement installée à l'hôtel Oriental (qui n'a d'oriental que le nom je me dis lorsque je vois tous les touristes occidentaux qui m'entourent), je repasse les deux derniers jours dans ma tête et je les revis comme une sorte de passage rituel!!! Le travail mental (être confinée dans un espace restreint avec plus de trente personnes pendant plus de 30 heures); travail psychologique (pour ceux qui ne le savent pas, je suis atteinte d'une sorte de vertige... et les routes du Laddak sont encore plus étroites que celles de Delhi... et elles sont souvent en mauvaise condition... et elles longent des ravins plus que vertigineux... au fond  desquels on peut parfois apercevoir des carcasses de véhicules...); travail spirituel (car j'ai dû rapidement lâcher prise et accepter sereinement que j'allais peut-être mourir...); travail physique (j'ai réussi à faire fi des messages envoyés par mon corps meurtri par les hauteurs afin de profiter au maximum de l'incroyable moment... je me suis même surprise à méditer afin de chasser la douleur!).
Je garderai en mémoire ces deux jours non sans une touche de fierté. Je crois avoir repoussé mes propres limites et c'est ce qui nourrit ce sentiment qui m'habite.
Mais malgré toute cette allégresse ressentie... je dirais que pour moi, une fois suffit... Le retour vers Delhi se fera définitivement en avion (un moyen de transport de plus à ajouter à la liste)!!!

Chronique 12
Me voilà à la moitié du voyage... 4 semaines de passées, 4 semaines restantes. Ça fait du bien de se réveiller à Leh où les édifices sont moins hauts et les rues plus larges. Bon, il y a énormément de touristes partout, mais ça va encore. La température est parfaite (temps sec, ensoleillé et frais en soirée) et l'arrière-plan montagneux est quant à lui surréaliste. Lorsqu'on lève les yeux, partout autour de nous, on peut apercevoir de majestueux pics brun rouge. Il me tarde d'aller en explorer quelques-uns, mais acclimatation oblige (nous sommes à 3500m d'altitude) je ne pourrai aller y gambader avant un bon 2 jours.
Donc, première journée à Leh... Et quelle journée! Après une bonne nuit de sommeil dans notre auberge un peu à l'écart de "l'action" (pas un bruit au réveil, pas un klaxon), nous avons amorcé, sans le savoir, la journée la plus productive depuis notre arrivée en Inde. Première des choses, nous avons magasiné le billet d'avion Leh - Delhi et le billet de train Varanasi - Agra. Tout d'un coup, ça s'est mis à sentir la fin! Heureusement, la connexion internet a lâché... Nous en avons donc profité pour aller explorer un peu la ville. À peine 10 minutes après notre départ, c'est là que tout a commencé à s'enchaîner. Au croisement d'un nouveau kiosque internet ayant une connexion fonctionnelle, nous prenons notre courage à deux mains pour ne pas remettre à demain ce que nous pouvons faire aujourd'hui, soit compléter les transactions de train et d'avion. Pendant que j'ouvre les différentes fenêtres de navigation nécessaires à nos achats, j'en profite pour aller jeter un coup d'oeil sur mes courriels. Quelle magnifique nouvelle m'y attendait. Nora et Matthias nous avaient écrit et attendaient de nos nouvelles :) À Leh depuis déjà quelques jours, ils avaient déjà des suggestions à nous faire. Une place nous attendait dans leur auberge si nous le désirions. Juste le temps de répondre à nos amis allemands et voilà que la connexion fait encore des siennes! Impossible de compléter les transactions. Au même moment, un sympathique jeune homme Français nous aborde gentiment. Blabla d'usage : vous venez du Québec? Vous êtes à Leh depuis longtemps? Et en Inde?C'est finalement ce blabla d'usage qui l'a amené à nous raconter son expérience de randonnée et il nous a finalement accompagnées dans l'agence avec qui il avait fait affaire. Cette rencontre impromptue (merci encore piètre connexion internet) est tout ce qu'il nous fallait pour démarrer nos recherches.
Après cette rencontre enthousiasmante, nous avons pris le chemin de l'auberge millenium pour aller laisser un message à  Nora et Matthias. À notre grand plaisir, lorsque nous avons passé la porte du sympathique guesthouse, nous avons tout de suite aperçu Matthias. Ça lui a bien pris deux bons coups d'oeil avant de nous reconnaître, mais sa réaction n'en a été que plus charmante. Un large sourire s'est installé sur son visage, il s'est levé pour nous serrer dans ses bras et il nous a invitées à prendre place sur la terrasse. Moment très agréable du voyage que de revoir ce visage connu et accueillant. Nora qui prenait un peu de repos après l'ascension difficile vers un stupa (temple bouddhiste) est également venue nous rejoindre lorsqu'elle a reconnu notre rire.
Début d'aprèm, nous avons tous pris le chemin d'un petit resto non sans avoir pris soin de négocier le prix de la chambre pour le lendemain!
Une petite rivière, l'ombre réconfortant des arbres, un bon menu et une bonne compagnie.
Puis la journée s'est écoulée de manière tout aussi productive avec l'achat de nos billets d'avion (Leh - Delhi puis Delhi - Varanasi... 149$ !!! ), annulation d'un billet de train et achat du dernier !!!
Nous avons quitté Nora et Matthias en nous invitant à souper (merci Sandra de m'avoir influencé jusqu'en Inde !) à notre future auberge. C'est comme ça qu'en soirée, accompagnés de quelques bières et de quelques autres touristes, nous avons construit et mangé une majestueuse salade!
Beaucoup de plaisir, mais aussi beaucoup de fatigue. Les 3500m d'altitude se font sentir... Je me suis endormie en souriant à l'idée que le lendemain j'allais déménager...

Chronique 13
Leh est une ville d'environ 28000 âmes. La saison touristique est assez courte (+/- 4 mois). Juillet se trouve être un mois très achalandé dans cette région du Laddakh. Partout je ne vois que des touristes (majoritairement occidentaux). Ici, il est à peu près impossible de connecter (non, non, je ne vous parlerai pas d'internet...) à la vie traditionnelle (pour ce qui en reste) Ladakkhie. Le tourisme semble être l'industrie principale et la plupart des contactes que j'ai fait se limitent grossimodo à des voyageurs. Loin d'être dépourvu d'intérêts, même si ces rencontres sont presque toujours intéressantes, je sens que le plus important m'échappe... Pas facile d'être touriste!!!
Hier cependant, au détour par une agence de trek, un jeune homme du Laddakh nous à proposé une randonnée culturelle : 3 jours de marche à une heure et demie de voiture de Leh, avec hébergement chez l'habitant, entre les montagnes, le long d'une rivière. Un guide, Alex et moi. Sac à dos sur le dos! Voilà qui nous rapprochera sans doute de ce contact que je recherche depuis un mois. Départ prévu dans 6 jours!  Ayant toujours en tête ce trek de 5 jours, cette expérience fera office de bon réchauffement pour la suite...
Sinon, depuis notre arrivée, à part un déménagement, nous avons nourri des ânes à leur maison de retraite, nous avons grimpé plus de 500 marches afin d'aller purifier notre possible mauvais karma (et accessoirement admirer le coucher de soleil sur la ville) et nous avons visité le Palais de Leh (palais en ruines à flanc de montagne, surplombant la vallée). Et j'allais presqu'oublier ce documentaire que je viens de regarder qui m'a sur plusieurs points fait penser à mon Grand Nord... Une population en perte d'identité déséquilibrée par la venue de la route, de la consommation et de la modernisation. Même si d'un côté, nous pouvons qualifier ces changements "d'évolution", je demeure très perplexe face à ces réalités...

Chronique 14
... La petite vie s'écoule tranquillement depuis que nous avons posé les pieds à Leh... Un de nos principaux défis est, je crois, d'essayer un nouveau resto à chaque jour! Moi qui espérais secrètement perdre un peu de poids pendant le voyage!!! Est-ce que je vous ai dit que la bouffe est trop bonne ici? Ma préférée est la Tibétaine (avec ses momos), mais il y a aussi la nourriture de l'Inde du nord qui ne laisse pas sa place (avec tous ses trucs masala) et que dire des nouilles typiquement Ladakhies!
Alors, allons-y de quelques images Indiennes.

Image 1
5h01 (parce que j'ai dressé une barrière psychologique entre les réveils matin plus matinaux que 5h00 et moi), le petit criquet (choix d'Alex pour la sonnette) de mon IPod Toutch me souligne qu'il est temps de sortir du lit... Vous remarquerez qu'il ne me réveille pas... Les nuits de sommeil à Leh se déroulent rarement de manière continue pour moi, puis on se couche tellement tôt aussi! Donc, 5h01 et j'écoute le petit criquet en regardant l'aube se lever rapidement. C'est quoi l'idée vous direz-vous de se lever si tôt en vacances??? Et bien, en fait, c'est l'idée de Matthias!!! Notre ami Allemand a très bien étudié son Lonely Planet et nous arrive parfois avec des idées du genre (ce qui est très agréable). Mais qu'est-ce qu'il peut bien y avoir à faire au Ladakh à cette heure indécente? La visite d'un monastère bouddhique voyons! Mais pourquoi ne pas le visiter plus tard? Pour assister à la Pûja (prière) matinale bien sûr! Voilà donc: 5h01 chant du criquet, 5h08 partage de quelques bananes et beignets avec Matthias et Nora, 5h20 arrivée de notre chauffeur ( rien de moins et en avance s'il-vous plaît!!!), 5h29 départ pour le monastère... Ouf ou Outch je ne sais trop... Mais au final...Wow! Devant la salle de prières, une trentaine de moines vêtus  des traditionnels vêtements bourgogne se rejoignent sous l'appel de deux joueurs de "trompette". Probablement suite à un signal imperceptible pour nous simples observateurs, un chant (très loin de celui du criquet je vous le dis) commence à s'élever du petit groupe. Tranquillement, les moines entrent dans la salle sombre et prennent place sur leur couverture devant leur table basse.
Et nous, les touristes, prenons place le long des murs. Les plus jeunes moines sont installés aux extrémités de chaque allée. Un moine vêtu d'une toge verte semble "diriger" la cérémonie. En gros, l'heure et demie suivante se passent à écouter les moines réciter tous en choeur ce que j'imagine être différentes prières. Tout semble rodé au quart de tour! Sur une base régulière, les plus jeunes (6-7  ans peut-être) se lèvent en courant pour aller servir le thé à chacun. Les pots de thé sont ma foi presque aussi gros et aussi lourds qu'eux! Devant moi, il y en a un trop mignon pas plus haut que 5 pommes (les pommes sont très petites ici ) qui après une quinzaine de minutes commence à gigoter drôlement sur son bout de tapis! Chaque fois qu'il se lève pour attraper son immense cruche de thé, il arbore le plus magnifique des sourires. Après 45 minutes, il ne tient plus en place et il se fait appeler discrètement par le moine vêtu de vert. J'aurais aimé entendre ce qui se dit alors. Toujours est-il que le petit garçon est revenu prendre place avec son superbe sourire accroché au visage! L'accalmie a duré très peu de temps... Sentant peut-être que je l'observais depuis un certain temps, ce sourire sur deux pattes s'est mis à parler avec son compagnon de gauche.  Ces derniers ont passé les derniers moments de la pûja à se retourner vers moi en souriant et en partant à rire lorsque nos regards se croisaient!
Puis finalement, comme ils sont rentrés, dans une séquence connue d'eux seuls, les moines "adolescents" ont commencé le nettoyage de la salle (balais et époussetage) sous les dernières prières. Une fois le tout terminé, les prières ont cessé et les moines ont quitté les lieux, ne laissant que quelques touristes et une odeur d'encens derrière eux.

Image 2
Environ 9 jours depuis notre arrivée à Leh, environ 9 jours que nous regardons cette gompa avec appréhension! Il faut expliquer que ce monastère se trouve en pleine montagne... ce qui signifie une montée abrupte sous le soleil brûlant du Ladakh (aucune échappatoire possible, car il n'y a aucun bout d'ombre tout au long de l'ascension). Donc, presque chacune de nos journées débute avec l'idée d'atteindre cette bâtisse. Personnellement, ce n'est pas tant l'idée du monastère qui m'attire, mais plutôt la vue qui m'attend et aussi le besoin de m'essouffler un peu et aussi la satisfaction du devoir accompli (parce que oui je me suis fait un devoir de grimper cette pente avant mon départ de Leh!!!).
Alors voilà, c'est arrivé! Nous l'avons finalement fait. Il y a deux jours, à mon réveil, j'ai vu le ciel couvert de nuages (phénomène très rare ici) et je me suis dit que ce serait le moment parfait. Pour une des premières fois, Alex et moi n'avons pas mis l'ascension à l'agenda de notre journée... Mais moi, secrètement, je me suis dit que ça se passerait ce matin-là! C'est comme ça que directement après le petit dej, sans même repasser par l'auberge pour changer de chaussures et déposer mon sac, nous sommes parties vers les hauteurs de ce monastère mythique. Comme c'est souvent le cas, nos appréhensions nous ont pris plus d'énergie que l'accomplissement même de notre devoir!!! Sans presque nous nous en rendions compte, nous nous sommes retrouvées assises sous une masse de drapeaux tibétains au premier sommet de notre montée! Nous avons repris notre souffle en admirant la vue toujours aussi charmante puis avons poursuivi notre chemin vers notre dernier sommet... une vieille bâtisse blanche trônant au bout d'un escalier à pique... avec une porte barrée!!! Alex et moi on a bien ri et on a entamé le retour toutes souriantes d'avoir enfin accompli notre devoir! Au total, à peine plus d'une heure aller-retour...

Image 3
25 juillet et c'est la fête ne Nora! Nous avons rendez-vous à l'auberge à midi trente pour une sortie cinéma Bollywood! Je suis très excitée à cette idée et encore plus lorsque je comprends que nous irons dans une "vraie" salle de cinéma. Je suis très curieuse de savoir où se trouve la bâtisse, car depuis les nombreux jours que nous arpentons la ville, je n'ai rien aperçu qui ressemble de près ou de loin à un cinoche...
ET pour cause! Matthias (l'instigateur du projet une fois de plus!) nous trimballe jusqu'à la vieille ville (qui est vraiment vraiment vraiment vraiment vieille...). Au bout d'une rue, derrière un muret, nous arrivons à destination. Quelques hommes sont déjà arrivés et sont assis dans les marches. Booommm... Tous les regards se tournent vers nous! Trois filles occidentales dans un cinéma indien, venant voir un film en hindi... Heureusement que nous sommes accompagnées d'un homme! Je me rappelle avoir lu que les femmes en Inde vont rarement au cinéma seules! Au moment où je me rappelle ceci, deux femmes ralentissent devant l'entrée et nous regardent en riant!
Lorsque nous achetons les billets, le guichetier ne nous laisse pas le choix et nous vend des places au balcon (soit parce que nous sommes des femmes, soit parce que nous sommes des touristes), ce qui est très bien, car nous avons une vue d'ensemble de la salle! Malheureusement, je n'ai pas pensé à amener mon appareil photo!!! Plusieurs rangées de bancs s'alignent sur le parterre, quelques-uns en bon état, beaucoup en moyen état... Il n'y a pas de système de son surround... Au balcon, la chaleur est étouffante, mais les bancs un peu mieux! Tout le monde se dirige au parterre et nous sommes les 4 seuls à monter. C'est vraiment trop étrange et trop chouette comme expérience. Nous nous installons évidemment dans la première rangée où nous trouvons heureusement une séquence de 4 bancs collés en moyen état. Puis quelques minutes avant le début de la projection, trois personnes viennent nous rejoindre...  2 femmes et un homme s'installent à l'arrière... Les 2 mêmes femmes qui avaient ralenti le pas en nous voyant devant le cinéma un peu plus tôt!!!

Image 4
Parfois, on sait quand quelque chose commence,mais pas nécessairement quand ça finit... Départ à 6h00 pour un retour à 22h00!!! Bon d'accord, on s’est rendu à plus de 150 km de Leh ce qui représente environ 3h30 de route... Au programme nous avions la visite de 2 monastères...
Alors je vous raconte un peu la journée, mais d'abord, je dois vous présenter Karma. Karma est notre "chauffeur". Ici, les déplacements à l'extérieur de la ville se font souvent en taxi. Les premières fois que nous sommes partis explorer les environs, nous avons passé par une agence (qui évidemment se prend une cote pour la mise en contact) pour réserver ceux-ci. Bien que nous ayons toujours été satisfaits des chauffeurs, nous en avons apprécié certains plus que d'autres (plus volubiles, plus enclins à partager leur culture, plus tranquille sur la route). Karma est donc un de ces plus que chauffeur que nous avons bien aimé. Rencontrés par hasard au détour d'une ruelle du marché de Leh, nous nous sommes directement arrangés avec lui pour notre dernière virée monastique ( parce qu'un moment donné ça suffit les monastères...).
Comme je l'ai dit, départ à 6h00 de notre auberge. Nous convenons d'arrêter en route pour petit déjeuner. Après environ une heure, c'est devant un petit comptoir de poris que nous faisons escale pour manger. Mais qu'est-ce qu'un pori vous me direz?  Le pori est une petite boule de pâte (genre pâte à crêpe) que l'on aplatit pour faire cuire tout simplement dans l'huile. Une fois cuite, la galette prend presque l'allure d'un ballon. Hummmm..... C'est bien gras, mais c'est bien bon!!!
Jusque-là, tout va très bien. La route est belle, tout le monde est en forme.
Nous arrivons finalement à Lamayuru dans un temps plus que raisonnable :0) Un thé et un temple visité plus tard, nous quittons ce village lointain pour amorcer le retour avec un passager en plus... Comment refuser de faire un lift à un moine? Déjà que notre prochaine vie s'annonce mal avec le temple que nous avons visité à l'envers... ... ... Mais je blague voyons! Ça nous fait vraiment plaisir d'avoir la compagnie de ce monsieur vêtu de bourgogne qui nous accompagne pour quelques km.
Jusque-là, tout va très bien. La route est belle, tout le monde est en forme.
Prochain arrêt prévu (après le dépôt de notre moine), Alchie. De tous les monastères, celui-ci est reconnu pour la beauté de ses peintures. Je suis bien curieuse... Car je dois avouer que pour moi, ça se ressemble un peu toutes ces fresques... Mais bon, avant toute chose, il est impératif de se mettre quelque chose sous la dent! Notre petit ballon bien huileux du matin commence à rebondir au fond de nos estomacs!
Quel bon timing : la soeur de Karma notre chauffeur a justement une auberge à quelques minutes du monastère! Nous voilà donc installés sous un pommier agressif, mais tout de même sympathique pour l'ombre qu'il nous procure, à siroter un thé au citron en jouant aux cartes et en attendant le dîner. Cette petite pause est la bienvenue après ces quelques heures de route. L'endroit est charmant et la soeur aussi. Entre deux parties de cartes tumultueuses, notre ami Ladakhi nous propose un arrêt supplémentaire sur le chemin du retour : Likhir, son village natal où le monastère vaut le détour bien sûr et où un spectacle traditionnel organisé par le mari de sa femme est prévu en début de soirée...
Jusque-là... Tout va bien... Mais... Je commence à comprendre que la journée risque d'être plus longue que ce que je n'avais imaginé au départ...
Fin du dîner, remerciement et au revoir à la soeur de Karma qui nous dit à plus tard (car elle profitera de notre arrêt à Likhir pour aller assister à la fête), départ vers le finalement avant dernier monastère. À peine installée dans la voiture, la soeur nous rejoint avec un jeune garçon et nous accompagne jusqu'aux environs du temple. À plus tard peut parfois être plus près qu'on pense qu'on se le dise! Pendant que nous visitons ces splendeurs et que Matthias se fait mettre dehors d'une salle de prières par un moine en colère pour avoir pris des photos malgré l'interdiction, nos deux squatteurs de voiture en profitent pour trimballer quelques ballots de foin pour une grande tante âgée.
Fin de visite, retour à la voiture et départ. Nous parcourons plusieurs mètres avant que Karma est une pensée pour sa soeur... qu'il a oublié sur le toit de la chaumière de la grande tante!!! Nous re-parcourons donc les plusieurs mètres à reculons! La soeur et le jeune garçon nous rejoignent finalement avec quelques brins de foin accrochés à leurs vêtements et à leurs cheveux.
Re-arrêt à l'auberge de la soeur pour un thé noir cette fois, le temps que notre nouvelle passagère se prépare pour la soirée.
Jusque-là, tout va... En chemin vers notre presque destination finale (la destination finale pour moi étant mon lit à Leh), je commence à ressentir les effets de nos 4 ou 5 heures de route. J'ai de plus en plus de difficulté à apprécier les paysages magnifiques. Je ne suis vraiment pas faite pour être assise ailleurs que derrière le volant d'une voiture pour les longues distances!
Mais bon! Nous arrivons dans le village natal de Karma sans trop de problèmes d'estomac pour moi. Le monastère est vraiment beau et très lumineux, ce qui me permet d'apprécier davantage chacun des petits détails. Puis bon je l'avoue, puisqu'il s'agit d'un lieu très significatif pour notre accompagnateur, je me force un peu pour être attentive à ses explications. J'apprends quelques trucs fort intéressants et je repars presque réconciliée avec les monastères (non pas que j'étais réellement fâchée avec eux, mais seulement un peu exaspérée par toutes leurs similitudes, leur noircir et leur poussière)!
À partir de là... Tout commence à être un peu long pour moi... Mais ça va encore là!!!
Le spectacle traditionnel Ladakhi... Danses et chants. Installés dans la cour d'une auberge, nous nous mêlons aux clients médecins hollandais pour qui la fête de départ est organisée. C'est une chance inouïe (quel mot étrange!), que nous avons d'assister à cet événement privé! Je me remets donc à la méditation en répétant en boucle ces deux mots dans ma tête : chance à l'inspiration; inouïe à l'expiration... Une, deux, trois prestations. Quatre, cinq, six... Je cesse le compte en me disant qu'après la première tranche j'en avais déjà assez. Alexandra, Nora et Matthias semblent quant à eux en parfaite harmonie avec la soirée. De mon côté, mon estomac me signifie sa présence et sa famine. Je ne sais pas quelle heure il est, mais je sais qu'il fait déjà bien noir, que les étoiles sont sorties, qu'il commence à faire froid et que Karma en est à son deuxième verre de bière local... je n'ai pas l'habitude de compter ce genre de choses... Mais là, les routes étroites en mauvaise condition avec la nuit noire et la fatigue de toute une journée se terminant sur quelques bières ne m'inspirent rien de bon pour la suite.
À ce moment rien ne va plus pour moi!!! Hihihi! Et c'est là que mon écoeurantite atteint les autres et nous partons finalement vers Leh! Le retour se passe très bien, je réussis même à m'assoupir pour faire passer le tout plus rapidement! Je rejoins ma destination finale à 22h00... J'ai faim, je suis fatiguée, je suis enveloppée de la poussière des monastères et je suis grognonne! Heureusement, je m'endors rapidement!
À ce moment tout redevient normal et calme dans mon petit coeur de sauvage invétérée! Ce qu'après le déjeuner du lendemain que je revois la journée dans les plus beaux de ses côtés: toute la gentillesse de Karma, de sa soeur, la chance d'avoir assisté à un spectacle traditionnel, la bière locale que j'ai goûtée,  les histoires qu'on ma racontées...

Chronique 15
Petit clin d'oeil Millenium... Le Millenium c'est l'auberge où nous logeons depuis près de deux semaines. Nora et Matthias sont partis il y a quelques jours. Le rythme de nos journées, comme si cela était possible, a ralenti encore un peu... Beaucoup de lecture et de flânage. Les 3500m d'altitude de Leh sont un peu difficiles sur la santé d'Alex. Rien d'extrêmement grave, seulement un manque d'énergie et une nausée intermittente. Nous avons cru jusqu'à la dernière minute que ce petit corps de jeunesse s'adapterait à toute cette grandeur... Mais nous avons finalement annulé notre petite rando de 4 jours. Alors nous voilà avec 4 jours à tuer et à regarder mourir avant de prendre l'avion pour Varanasi, en espérant qu'Alex reprendra de la forme pour cette dernière étape de nos vacances. Avec ces quelques jours de repos "forcé", je reviendrai plus qu'en forme de ces 2 mois en Inde et au fond, c'est une très bonne chose je crois :0)
Donc, mes petites journées commencent souvent avec un thé à la menthe sur la terrasse, agrémenté d'un chaleureux "Julley! Good morning! How are you? " de la pars de mes hôtes . Après les salutations matinales, je prends un livre ou mon IPod sur lequel j'écris au son de d'une musique chaque fois différente. En général, ce moment de solitude dure une trentaine de minutes, puis Alex vient me rejoindre.
J'aime bien l’auberge Millenium et la famille qui la tient. Bien que je n'ai pas encore compris tous les liens qui unissent mes compagnons de voyage (je qu'après plus de 15 jours au même endroit, je peux qualifier mes hôtes ainsi!). Il y a d'abord une très vieille dame pas très grande, cheveux blancs nattés et toute recourbée que je vois au moins une fois par jour, soit dans le jardin, soit penchée sur une chaudière en train de faire une lessive.
Il y a une autre vieille dame (mais pas très vieille celle-là), que je vois aussi quotidiennement. Cheveux blancs nattés, mais un peu moins recourbée, cette dernière se tient parfois sur le balcon ou passe parfois les limites de la cour.
Deux autres femmes, pas vieilles du tout, que j'aperćçois parfois. Cheveux longs, noirs et pas nattés. Quelques fois accompagnée d'un bébé (celui de sa soeur qui est mariée à un Indien (j'ai peut-être oublié de vous dire que les tenanciers de cette auberge sont Ladakhis)), l'une des deux s'est arrêtée une ou deux fois pour nous jaser.
Voilà pour les femmes de la maison qui vivent plutôt dans l'ombre.
Pour nous recevoir, il y a 3 jeunes hommes toujours fidèles au poste, et ce à presque toute heure du jour... ou de la nuit (ça je ne l'ai pas vraiment testé, mais je sais que l'un d'entre eux commence à 4 heures du mat... ce qui est pas mal la nuit pour moi!).
Je ne connais malheureusement pas le nom de ces trois "garçons" et je devrais me donner pour mission de les découvrir d'ici mon départ.
Je vous présenterai donc d'abord Chandail Rayé Noir et Vert. Toujours souriant, toujours avenant et soucieux de nous fournir tout ce dont nous avons besoin. CRNV est celui qui se réveille à 4 heures du mat et il est la plupart du temps le deuxième visage qui égaye ma journée ( après celui endormi d'Alex). Je crois qu'il est le plus vieux des trois. Ce matin, après le blabla d'usage matinal il m'a souri en me disant : minth tea?
Ensuite, il y a Cheveux Un Peu Longs. CUPL est celui qui la plupart du temps m'apporte le thé. Ce matin, il est même venu me porter le Times d'India. Il a remarqué que depuis quelques jours je m'intéresse à l'actualité!
Finalement, il y a Cheveux Courts. CC est, me semble-t-il, le plus jeune des trois. Il est aussi celui que je remarque le plus souvent à la machine à laver (oui, oui, une machine à laver, bon pas tout à fait automatique (doit être remplie à la main et le linge doit être transféré de compartiment pour l'essorage), mais tout de même impressionnante).
Voilà pour les "hommes" de la maison.
Puis finalement, il y a Nazneen et Danveer, une petite fille de 11 ans (vraiment fille croyez-moi qui ai subi une "manucure" faux ongles à l'appui il y a quelques jours) et un garçon jongleur de limes de 8 ans. Très curieux et très sociables, ils sont rapidement venus se présenter à nous. L'après-midi où nous sommes officiellement devenus amis restera gravé dans ma mémoire comme un bon souvenir de Leh. Notre chambre possède un mur de fenêtres dont trois s'ouvrent directement sur le balcon du deuxième étage. Je me fais un malin plaisir à emprunter l'une d'elles plutôt que la porte lorsque je veux sortir. Donc, par un après-midi de lecture au lit (quelle paresse vous me direz, mais c'est aussi un peu ça le privilège des vacanciers que je vous répondrai!), Nazneen et son petit frère se présentent devant les fenêtres de notre chambre. Un peu timides, mais à peine, ils commencent leur jasette du balcon pour tranquillement s'avancer chacun vers une fenêtre. Un pied sur le rebord extérieur, une question, un deuxième pied sur le rebord extérieur (le format des fenêtres est parfait pour eux qui peuvent s'y tenir bien droits). Une troisième question et c'est le rebord intérieur qui reçoit un petit pied tout mignon et après quelques questions supplémentaires, vous ne serez pas surpris d'apprendre que nous nous sommes tous retrouvés à jouer aux cartes dans la chambre!

Chronique 16
Voilà, pour la première fois de ma vie ( quoi que peut-être que ça m'est arrivé lorsque que je travaillais chez Polar Plastic) j'ai reçu une demande en mariage! Pas plus de 2 heures n'auront suffit à mon futur époux pour faire sa proposition! Moon qu'il s'appelle. 32 ans, polyglotte, Ladakhi, bon cuisinier, végétarien, orphelin, massothérapeute, total crazy comme il dit, propriétaire d'une boutique au bord de la mer... et j'en oublie sûrement! Alors, le mariage est prévu pour aujourd'hui, mais le problème c'est que je n'ai pas de robe et que j'ai oublié de demander sous quelle confession religieuse nous allions nous unir!!! .

Chronique 17
Varanasi... Il fait chaud et humide ici! Hummm... La mousson c'est quelque chose de sérieux. Le Gange est rempli d'eau (et d'un paquet d'autres choses bien sûr...) et les marches des gaths sont inondées!!! Impossible donc de marcher le long de cette rivière sacrée... Autour de notre auberge (que nous n'aurions trouvé sans l'aide d'un rabatteur), il y a tout un dédale de ruelles. Un vrai labyrinthe aux tournants desquels il n'est pas rare de rencontrer une vache immense ou un boeuf impressionnant (attention où vous mettez les pieds!!!). Pour retenir le chemin, il n'y a qu'à se rappeler les deux chèvres attachées et juchées sur un petit remblai ou encore, il n'y a qu'à tenter de mémoriser gauche-gauche-droite-gauche - droite-droite... Puis quand finalement on aboutit sur une rue, c'est pour se faire entraîner par un flot de vélos et de rickshaws. Au bout de quelques centaines de mètres labyrinthiques et cacophoniques, nous avons été fières Alex et moi de nous retrouver devant un gath où une crémation se préparait...
Veille de notre départ. Exploration du Gange en barque. À la sortie de notre hôtel, il y a plusieurs bateaux et bateliers qui attendent patiemment les rares clients de la mousson. Eh bien, c'est par une fin d'aprèm plutôt agréable, juste avant la pluie, qu'Alex et moi avons décidé de faire appel aux services de ces gens sympathiques.
D'abord, notre demande anime grandement le groupe qui s'amoncelle dans les marches. Après quelques instants, une embarcation se dégage du reste et vient nous cueillir. Attention à la marche n'est-ce pas!!! Hummm, je n'ai pas trop envie de me retrouver à patauger dans cette eau brune et dense...
Notre bateau et grand et stable ouf! Et en plus, il y a 5 hommes à bord pour nous guider : 2 rameurs, 1 barreur (tient ça me rappelle le bateau dragon!) et 2 autres messieurs dont un qui semble plutôt vieux vêtu d'un simple tissu recouvrant la partie essentielle de son corps (re-ouf!!!).
Se balader le long des gath accompagnée de cette escorte de choix fut un réel plaisir. Assise à côté du barreur, ce dernier c'est vu être un guide fort sympathique qui avant de nous retourner à quai m'a confirmer qu'à mol retour au Québec je trouverais un mari (étant donné que Varanasi est un lieu sacré! Alors maintenant, préparez-vous à recevoir un fairepart grandiose dans les prochaines semaines!!!

Chronique 18
Encore des histoires de trains et de singes. En me forçant un peu, je vais arriver à vous donner un repère temporel... Hummm... ... Voilà, ça y est, j'y suis presque. Après demain je prends l'avion du retour, ce sera donc samedi le 13 août! Donc, aujourd'hui nous sommes jeudi le 11 août... et il est 6h39 du matin... et je suis dans le train! Troisième et dernier voyage sur les rails indiens (en espérant que celles-ci me remettent sur la bonne voix!!). Notre troisième expérience aura été une… (notez ici que j’ai arrêté d’écrire de peur de conjurer le sort !!!!).

Chronique 19… De l’Inde à Umiujaq en passant par Montréal !
Notre troisième expérience aura été une… totale réussite !!! Voilà, je suis assise dans mon salut nordique, il est un peu tôt et je suis debout depuis déjà 4 heures… Toujours sur le beat Indien ! La fin du voyage s’est très bien passée. Delhi m’a paru beaucoup plus accueillante qu’à mon arrivée deux mois plus tôt !
Je vous laisse imaginer la scène : musique, ordi, café, chronique et baie d’Hudson ! Je suis vraiment de retour ! Tout semble toujours aussi beau ici… Ça ne fait pas encore 24 heures que je suis arrivée, mais c’est comme si je n’étais pas partie ! J’ai dormi dans mon lit !!!! Wow ! Je bois du vrai café Alex !
Je reviens donc comme si je n’étais jamais partie… sauf que l’été a été dur ici je crois… Le nord a été agressif ces deux derniers mois avec notre petite communauté. En mettant les pieds à l’aéroport hier, j’ai rapidement compris que je revenais dans une dure réalité qui me semble tellement magnifique la plupart du temps… D’abord en Juin… Un des élèves que je suivais se suicide…, jeune hockeyeur de 14 ans… Quelques semaines avant la fin de l’année scolaire, le jeune garçon me raconte une histoire de chasse et de camping de laquelle il ne reviendra peut-être pas… Inquiète, j’avertis enseignante, psychologue et conseillère étudiante… D n’est pas à l’aéroport pour mon retour… Aussi en juin, Julia (une employée de l’école) décède d’un cancer… Peut-être aurait-elle pu s’en tirer si la maladie avait été détectée plus rapidement. Puis finalement hier, dans mon avion, le corps d’un homme du village nous a accompagnés. Un accident de Honda la semaine dernière… vitesse… peut-être autre chose… il n’a eu aucune chance… La foule à l’aéroport n’était pas pour nous les profs… Et les larmes non plus…