Samedi matin, installée à la table avec mon troisième café
et mes travaux d’université, je fais de mon mieux pour avancer dans mes
exercices de grammaire et mes lectures. Concentrée avec pas d’musique (Hommage
à Avec pas d’casque) et pas de radio (donc avec le silence et moi-même qui
fredonne le refrain d’une chanson d’Ariane Moffat), je suis tirée de mon mode
travail par le téléphone qui sonne de sa sonnette sourde. La sonnette du
téléphone est sourde parce que seulement la base de l’appareil de la chambre
d’amis sonne! En choisissant ainsi d’assourdir la sonnette de mon téléphone, il
est plus facile pour moi de faire la sourde oreille quand il sonne! Est-ce que
vous le savez que je n’aime pas répondre au téléphone? Ben maintenant vous le
savez! Je ne sais pas trop pourquoi je suis comme ça, mais c’est comme ça! Par
contre, depuis que je suis à Umi, j’ai tout de même pris l’habitude de
décrocher presque chaque fois… Il est bien difficile ici de faire comme si on
n’est pas chez soi… Par exemple, si ça ne répond pas chez moi, Angela se
demandera où je suis et deviendra peut-être inquiète, car la plupart du temps
quand je ne suis pas chez moi je suis chez elle! Ou encore, si ma voisine d’en
haut appelle et que je ne réponds pas, elle pensera peut-être qu’il y a
quelqu’un chez moi et elle enverra peut-être son chum voir qui est là (et s’il
n’y a personne, il en profitera peut-être pour emprunter un peu de ketchup)!
Vous voyez n’est-ce pas?
Donc, samedi matin 9h30 et la sonnette sourde de mon
téléphone sonne (je devrais peut-être faire une chanson avec cette séquence de
sons!) Je réponds en me demandant qui peu bien appeler à cette heure matinale.
Instantanément, je reconnais le « Good morning Vikie » de Darlene.
Instantanément, ma curiosité est piquée au vif. Habituellement, lorsque Darlene
appelle, c’est qu’il y a une expédition dans l’air! Si tout le monde est
intéressé, Lucassie se propose de nous amener à la chute de la rivière
Nastapoka! Une expédition de toute une journée! Pendant que j’écoute Darlene parler,
je regarde tous mes cahiers ouverts sur la table. Mes yeux passent des livres à
la fenêtre, pour revenir aux livres… Pendant que mon petit ange cornu et ma
bouche disent oui à Darlene, j’entends mon petit ange de sagesse me dire que je
devrais terminer mes travaux scolaires avant d’aller jouer dehors…
« J’entends parler de Nastapoka depuis plus de deux ans petit ange de
sagesse… alors, les travaux attendront à ce soir… » ou a demain… de toute
manière ils n’iront évidemment nulle part et je pourrai toujours prétendre que
mon internet ne fonctionnait pas pour justifier le retard de ma remise (ça
c’est bien sûr mon petit ange cornu qui parle, car je ne ferais jamais ça,
inventer des raisons bidons pour remettre mes travaux en retard… plutôt tomber
malade que de mentir à mes profs de la TELUQ).
Départ prévu dans plus ou mois (plus que moins) une heure.
Top chrono c’est parti : eau à bouillir pour le thermos de thé,
planification des vêtements à porter, préparation du lunch, nettoyage des
objectifs, mouchoirs, planification des vêtements à emporter (au cas où vous
savez) et il me reste encore quelques minutes pour avancer mes travaux qui
seront peut-être en retard! Je fonctionne tellement bien sous la pression c’est
fou!
10h45, début du chargement du bateau en face de chez
moi : VFI, eau potable, carabines, harpon, gaz (depuis l’incident de la
pane sèche avec la motoneige de Lucassie, je double vérifie chaque fois les
réserves de gaz lorsque je pars avec mon super Power Ranger préféré), rames,
tarp, poêle de camping, lunch… Le bateau est rempli et prêt, ne reste plus qu’à
le pousser à l’eau (attention il faut mettre le bouchon!), à se hisser à bord
et à partir vers le nord! Avec tout ça, il doit être 11h30 quand je vois
finalement le village et mes obligations scolaires disparaître derrière moi!
« On ne parle jamais trop de la température. La pluie
et le beau temps, c’est pas banal. »
Ça, ce sont les paroles de la chanson d’Ariane Moffat que je fredonnais
le matin! Le vent fouette mon visage (le petit bout qui est encore exposé), les
rayons de soleil percent sur la toundra, des bouts de ciel bleu nous
accompagnent. « On ne parle jamais trop de la température. La pluie et le
beau temps, c’est pas banal… » Ça, ce sont les paroles de chanson qui m’ont
accompagnée tout au long de la journée et qui me rappelleront cette expédition
chaque fois que je les entendrai.
La chute gelée |
Après deux heures de route, nous faisons une pause dîner.
Partage de sandwich, salade, thé et café. Je touche à la terre ferme en me
demandant combien de personnes ont eu la chance de fouler ces lieux avant moi.
Sûrement quelques centaines… pas plus de quelques milliers… Imaginez… peut-être que j’ai déjà
marché quelque part où jamais personne n’avait déposé le pied … Malade!
L’expédition s’est poursuivie ensuite jusqu’à la chute
impressionnante avec ses abords gelés. Je me demande parfois si je serai
toujours aussi émerveillée et si je me sentirai toujours aussi privilégiée face
aux nouveaux paysages que je découvrirai. J’espère ne jamais devenir blasée!
Après une petite ascension imprévue à travers un champ verglacé et plus de 200
photos, nous avons pris le chemin du retour… Du moins, nous avons essayé…
Croyez-le ou non, un phoque nous barrait la route (Livia, je te conseille de
sauter ce passage et les photos associées)! Ma première expérience de chasse
(par procuration évidemment, car il est hors de question que je manipule une
arme à feu… dans un bateau qui plus est!). Le silence s’est définitivement installé
dans le canot et tous les yeux se sont mis à scruter la surface de l’eau.
Silence brisé seulement pour attirer le regard du chasseur vers un point
précis. Dans la lenteur de cette chasse, j’ai senti que Lucassie anticipait les
déplacements de l’animal. Quelques coups de gaz, mise à l’épaule de la
carabine, préparation du harpon, dépôt de la carabine, quelques coups de gaz,
mise à l’épaule de la carabine… Le temps s’est suspendu… Je ne sais pas combien
de temps nous sommes restés à l’entrée de la chute. Le soleil s’est mis à
descendre. Nous nous sommes rapprochés lentement du phoque… et Lucassie a tiré…
une première fois… et une deuxième fois. Après le deuxième tir, le phoque a
disparu. Atteint, il est resté suspendu entre le fond et la surface. Pas facile
de trouver un phoque gris foncé, sous la surface de l’eau quand la brunante
s’installe tranquillement! Finalement trouvé, nous avons embarqué le phoque
avec nous. Un festin pour le chasseur et sa famille. Une nouvelle peau de
phoque à tanner pour la mère de Lucassie.
Lucassie le chasseur |
Et parlant de patineuse…
Histoire de patinoire, de 4 roues et d’aurores!
Patinoire…
À Umiujaq, l’eau des étangs gèle en novembre. Sur la route
de l’aéroport, pas très loin de la maison, il y a un parfait petit trou d’eau
qui a gelé au début de la semaine. Surface impeccablement lisse et invitante.
Une parfaite patinoire, encore plus parfaite que la glace de l’aréna je crois.
Mardi 15h40, Josée lance une invitation à aller patiner. Très excitée à l’idée,
je tarde un peu à l’école en me disant que je prendrai mon Honda pour aller les
rejoindre avec mes patins, mon bâton de hockey et mon appareil photo. Je quitte
l’école à 16h, j’arrive à la maison à 16h04, j’attrape la clé de mon Honda pour
le faire chauffer pendant que je me change, 16h06 je tourne la clé, 16h06 rien
ne se passe si ce n’est que la lumière du neutre qui s’allume et s’éteint
aussitôt… 16h07, je tourne la clé de nouveau … la lumière du neutre n’allume
même pas. 16h08, j’entre dans la maison un peu préoccupée, mais surtout très
pressée de me rendre au rond de glace. Toilette, pantalon de neige, bas de
laine et appareil photo. 16h18, je réessaye mon Honda.16h20, je prends le
chemin vers la route de l’aéroport… à pieds. Pas très motivée à traîner patins,
bâton et caméra, j’abandonne les deux premiers items et vais rejoindre la
famille Caron-Larochelle. (Pourquoi tous ces repères temporels vous vous
demanderez? C’est qu’en novembre, à Umiujaq, le temps est vraiment important…
La fenêtre de lumière est très courte après l’école, car les jours
raccourcissent rapidement. Donc, entre 15h40 (heure à laquelle les classes se
terminent) et 16h30… chaque minute compte!) 16h27, me voilà donc devant ce
sympathique terrain de jeu où j’arrive juste à temps pour faire des photos des
patineurs sur fond de soleil qui descend!
4 roues…
De retour à la maison, je demande à mon super voisin de
jeter un coup d’œil à mon bolide capricieux… Alain sort son chargeur de
batterie, l’installe et le part. Après une seconde, celui-ci s’éteint, signe
que la batterie est chargée… Curieux… Nous débranchons l’instrument, je tourne
la clé, les lumières allument… Soulagement ;-)
Aurores…
Le soir même, 21h35… Brosse à dents dans les dents… le téléphone sonne chez moi! La bouche pleine de pâte à dents, je réponds sans trop y penser! Ou…i A..o. An..e..a? A ..es? ..or..hern ..ight? …rom ..our housse? Ar.. ..ou going? No… ..e ..either… Good …ight! Je raccroche enfin, je crache dans le lavabo et je cours à la fenêtre de mon salon. Ciel je peux voir les aurores de la fenêtre… Ça s’est rare… Très rare… Je viens de dire à Angela que j’allais me coucher, mais je change finalement d’idée! J’attrape donc la clé de mon Honda et sors le démarrer. Pendant que le moteur se réchauffe, je viens m’habiller plus chaudement, j’attrape ma caméra, mon trépied et ma frontale… Vite vite vite vers le chemin de la dump! M’éloigner du village pour fuir les lumières parasites! La « majestu- Ô –sité » des aurores me fait heureusement stopper ma course à environ 1 km seulement du village. Je suis seule, je n’ai dit à personne que je sortais et je suis très excitée! Les aurores sont incroyables. Même si je suis seule, je ne peux m’empêcher de m’exprimer tout fort! Je m’arrête donc, j’hésite à éteindre mon 4 roues, le laisse tourner, installe mon trépied, ma caméra, éteins les lumières de mon engin et je prends rapidement ma première photo… Bonne image, mais lumière parasite en bas à gauche. Les lumières arrière de mon Honda ne s’éteignent pas. En mode photo, j’oublie le mode Honda qui ne partait pas à 16h et j’éteins les lumières… et le moteur de mon véhicule… Oups que je me dis en appuyant de nouveau sur le déclencheur de l’appareil…
La grandu- Ô- sité du spectacle qui se déroule devant moi me
force à mettre de côté le doute qui s’installe. En fait, même si je pense à mon
4 roues, ça ne changera rien… Autant profiter de la scène féérique. Je cours
d’un bord à l’autre de la route, ma tête fait des rotations, partout autour de
moi les aurores tombent sur la toundra. Une pluie de lumières verte et violette
me recouvre et je ris! Pourquoi je ris? Je ne sais pas! C’est juste trop beau
et je suis juste trop contente d’être finalement sortie!
Pendant que le spectacle se termine et que les aurores
tirent leur révérence… mes idées reprennent leur place et je me retrouve fin
seule avec mon Honda… éteint… Il doit être 10h30 passé… Je m’approche de
celui-ci, je range mon appareil, ferme mon trépied et tourne la clé… Déjà Vu…
La lumière du neutre s’allume et s’éteint aussitôt… je tourne la clé de nouveau
… la lumière du neutre n’allume même pas… En mode solution, les seules options
que je vois sont de laisser le bolide sur place et de rentrer à pied ou de
pousser le bolide jusqu’à chez moi en courant à côté (autre Déjà Vu n’est-ce pas
Bobby avec cette vieille scène de Honda amphibie). Même si je suis extrêmement
gênée de rentrer au village ne poussant mon 4 roues, je choisis cette option.
Au diable la fierté! Ce sera une image de plus à mettre dans le cahier de la
communauté, celle de la prof poussant son Honda à la noirceur! Je pousse donc,
frontale au front! Le chemin est tortueux, mes bras trop courts pour pousser et
diriger en même temps. Le trépied accoté dans l’estomac, j’arrive tant bien que
mal à faire dévier le volant pour rester sur la route… J’ai chaud, je ris
encore et je commence à apercevoir le village. À quelques mètres de la route
asphaltée, je croise les doigts une dernière fois et essaye de faire démarrer
(mon tas de ferraille) mon super véhicule… Je me dis que si je suis assez
rapide, je pourrai démarrer le moteur dans le court laps de temps que la
lumière du neutre est allumée! Eh bien, en championne de la coordination, mon
pouce enfonce le démarreur à l’exact bon moment et j’entends le moteur gronder
enfin!
Mine de rien, j’entre finalement dans le village en roulant
trépied sur mes cuisses et sourire au visage. Je ne croise personne et je
rentre directement chez moi… même si l’idée ma toute de même effleurée de faire
un détour vers le nord pour aller chasser un peu plus d’aurores… Est-ce que je
vous l’ai dit que je m’assagis?
Sandy à Umiujaq |
Vous le savez, je vous les dis plusieurs fois, vous les avez même vus à quelques reprises et je vous ai déjà raconté quelques histoires à leurs sujets. J’enseigne la photo (enseigner étant un bien grand mot!) à un groupe d’élèves de l’école. Il y a quelques semaines, seulement deux élèves se sont présentés à notre rendez-vous hebdomadaire… Ayant planifiée de leur faire réaliser en groupe un petit film d’animation à l’aide de photos… je suis un peu déçue de ne pas avoir plus d’élèves. J’explique à S et P ce que j’avais en tête et S me suggère aussitôt d’aller travailler dans le gymnase. Heureuse de voir que l’idée l’intéresse, je l’envoie demander à Adam si le gym est libre. Elle revient en me disant que Sarah S (enseignante de gym pour les petits) est là avec le groupe de maternelle, mais que nous pouvons partager le local. S et moi on se prépare. P reste à l’écart. Il ne veut pas descendre, il est un peu bougon. Il vient sans doute de se réveiller… Il nous suit tout de même et en entrant dans le gym, le début d’une idée prend naissance dans ma tête. Pourquoi ne pas faire un stop motion avec les élèves de maternelle? En quelques secondes, je partage mon idée à S, P et Sarah. Sarah et S sont aussi emballées que moi, P va s’installer au fond du gym avec le début d’un sourire au coin des lèvres. Gentille collaboration de la prof de gym qui embarque dans le jeu d’improvisation sans trop poser de questions. S est la photographe, P est l’assistant. Il quitte le fond du gym pour aller s’installer à côté de S. Je mets les élèves en ligne derrière moi et Sarah s’installe à la fin de celle-ci. Les élèves de maternelle ne parlent pas vraiment anglais ou français. Sarah traduit donc tout ce que je dis aux petits.
En peu de temps, nous arrivons à faire une centaine de
photos. Je passe une vingtaine de minutes à crier : « One step – Stop
– One step – Stop ». Les petits ont beaucoup de plaisir, S et P on l’air
un peu perplexe, Sarah semble se demander ce qui vient de se passer… Nous
quittons les touts petits et retournons dans la classe au deuxième. Ordi en
main, avec S et P, nous faisons le montage de notre film d’animation. 30
secondes de film… En quelques minutes, nous pouvons apprécier le résultat de
notre travail improvisé qui ma foi, ne s’avère pas si pire que ça! Déçues par
la trop courte longueur de notre première réalisation, nous commençons à mettre
par écrit un plan pour une prochaine mise en scène. On fait quelques calculs
mathématiques pour savoir combien de photos par minute il nous faut. On
envisage la possibilité d’intégrer plus d’acteurs dans notre film. On dresse
une ébauche de scénario pour notre prochaine séance de prise de vue.
La classe se termine, nous avons trouvé une musique pour
notre prochain tournage, nous avons distribué les tâches et avons aussi décidé
d’inclure les élèves de maternelle à 3e année.
Dès le lendemain, une plage horaire est trouvée pour la
semaine suivante, tous les enseignants impliqués sont coordonnés. 4 enseignants
sont mis à contribution pour le deuxième tournage. Une trentaine de petits
élèves sont mobilisés pour l’occasion.
Lors de ce deuxième tournage, S et P ne sont pas à l’école.
L’activité est planifiée en matinée… C’est donc M qui est derrière la caméra.
La veille, j’ai pris soin d’expliquer le plan à l’équipe.
Le moment venu, je dois avouer que je suis un peu nerveuse…
Beaucoup de monde est impliqué dans ce projet « improvisé ». Nous
avons 45 minutes cette fois pour faire le plus de photos possible. Sarah et les
petits de maternelle savent à peu près quoi faire. Darlene et Adam s’intègrent
très bien au projet. Je passe un bon 45 minutes à crier : « One step
– Stop – One step – Stop »… À la fin, il me vient l’idée de prendre une
photo individuelle de chacun des acteurs. J’installe donc un enfant devant la
caméra et je m’installe à côté de M. L’enfant sourit et M appuie sur le
déclencheur. Elle appelle le suivant… et un doute s’installe dans ma tête… Elle
appuie sur le déclencheur et elle appelle le suivant… C’est là que je commence
à comprendre et je demande une pause… La nervosité monte d’un cran… Je demande
à M si toutes les photos ont été prises comme ça? Elle ne comprend évidemment
pas ma question. J’appuie sur play pour vérifier les images que nous avons
prises… pendant 45 minutes… et… et… nada! Comme dans rien… Pas une image n’a
été enregistrée!!!!! Ma première réaction est de tenter de ne pas avoir l’air
trop sous le choc, mais Darlene se rend compte que quelque chose ne va pas. En
essayant de n’avoir l’air de rien, car la trentaine d’enfants attend encore son
tour pour la photo individuelle, je murmure à l’oreille de celle-ci ma triste
découverte. Aussitôt, elle regarde les élèves photographes et elle leur dit de
ne rien dire et de continuer à prendre des photos comme si de rien n’était!
Nous passons donc les dernières 5 minutes dans un espèce de flou, prenant
finalement quelques photos et refoulant notre déception à tous!
Quand les enfants libèrent enfin le gym, je m’excuse
aussitôt à M. J’aurais dû vérifier que les photos se prenaient, mais trop
nerveuse et excitée en même temps, je n’ai pensé qu’à la gestion des
déplacements des enfants! L’atmosphère se détend, on rit un peu, je les laisse
partir à la récré en concluant que malgré tout, nous avons tous appris un truc
vraiment important que nous n’oublierons sans doute jamais… Toujours vérifier
que la prise de vue se fait (Fabricio, ça ne te rappelle pas quelque chose?
1001 de la Gauchetière… Pellicule oubliée…)!
En chemin vers la cour de récré, M m’aide à transporter
l’équipement à mon bureau. À la sortie du gym, un petit du groupe lui
demande : « Alors, on a fait combien de photos? » M me regarde,
je lui souris et elle répond : « On a fait beaucoup de photos! »
En après-midi, nous avons notre deuxième période photo. Nous
dressons le tableau de ce qui s’est bien passé et de ce qui s’est moins bien
passé… Malgré le problème « technique », nous sommes tous d’accord
pour recommencer! Pour notre prochain tournage, nous tracerons un chemin avec
du tape sur le sol, nous vérifierons le bon fonctionnement de la caméra dès le
début et à quelques reprises durant l’activité, Sarah s’installera au milieu de
la ligne et Adam à la fin. Pour les photos individuelles, les élèves se
placeront du plus petit au plus grand afin de donner l’impression qu’ils
grandissent. Toutes ces modifications venant des élèves photographes, je me dis
que l’erreur du matin a été plus que profitable!
Jeudi dernier, notre troisième essai a eu lieu. Tout s’est
très bien passé et un petit bijou de film a commencé à voir le jour. Nous avons
fait la prise de vue le matin, nous avons fait le montage en après-midi. À la
fin de la journée, je suis passée voir les 4 classes qui ont participé.
1min12sec fois 4 de pur délice pour mes yeux. Et là je ne parle pas de
l’animation que nous avons produite. Je parle du visage des petits regardant le
produit fini. 1h30 de travail récompensé par 5 minutes de sourires et de
regards scintillants, de Ô et de Â!
Pour le plaisir des étoiles dans les yeux...
Images en vrac…
Dimanche matin, comme un dimanche parfait qui comme vous le
savez maintenant est accompagné de musique et de café! Ce que vous ne savez pas
cependant c’est que je vous écris entre deux bouchées de crêpes au chocolat!
Hummmmm….. Ce matin la perfection à un nouveau visage! Qu’est-ce que c’est
rassurant de pouvoir modeler le parfait de cette façon ne trouvez-vous pas?
Et là je m’y perds un peu… mais est-ce que je vous l’ai dit
que je fais maintenant régulièrement mon pain? Wow! LA machine à pain fait vraiment
un bon boulot!!!! Temps de préparation : 8 minutes tout au plus. Temps
d’attente : entre 3 et 4 heures!!! Comme vous savez le plaisir que j’ai à
farniente, cette balance est parfaite pour moi! Mais la meilleure idée que j’ai
trouvée est de partir la machine le matin avant d’aller travailler. Je peux
presque sentir l’odeur du pain dans la cour d’école! Quoi de mieux qu’une
tranche de pain chaud tartinée de beurre? (Bon j’ai bien quelques idées… comme
une bière fraiche au Cheval Blanc… mais question d’éviter trop de déception
restons dans l’univers des possibles nordique!)
Facebook… Eh oui Facebook…
(petite pause crêpe au chocolat pardonnez-moi)
Donc Facebook… face de livre comme j’ai parfois entendu… Facebook
peut-être comme dans livre ouvert? Mais ne partons pas sur cette tangente
glissante et parlons plutôt de moi pour faire changement!!! Depuis que je suis
dans le nord, je passe beaucoup de temps sur Facebook à publier des photos et à
chatter avec certains d’entrevous. J’utilise Facebook comme une fenêtre que
j’ouvre sur mon monde pour vous. Mais Vikie! Les photos que tu publies
deviennent la propriété de Facebook!!! Bien humblement je répondrai que les
photos que je prends appartiennent à mon environnement… je ne me vois qu’en
témoin d’un monde qui ne m’appartient pas… et si je prends tellement de photos
de mon environnement, c’est d’abord et avant tout pour partager celui-ci avec
vous… Autre clin d’œil Facebook : la semaine dernière je me suis retrouvée
à chatter avec Yaxine Benao, un accompagnateur africain que j’ai connu lors de
mon trop cours séjour au Burkina Faso. Lui à Ouagadougou et moi à Umiujaq… Ce
n’est pas un peu magique?
(Pause crêpe au chocolat encore une fois)
Avec toutes ces crêpes au chocolat que je mange en ce
dimanche matin, je me dis qu’il était vraiment plus que temps que je mette mon
vélo sur son rouleau… Juste à le regarder, je me sens moins mal de m’offrir ces
petites douceurs sucrées… Ça, ça ressemble à tous ceux qui vont s’inscrire au
gym après le temps des fêtes…
En parlant de vélo |
Je terminerai donc cette chronique en m’excusant à mes chers
voisins d’en haut… qui hier soir… à 22h… se sont inquiétés d’entendre du bruit
chez moi. Parfois un peu déphasée et aussi parce que je n’arrive pas à
m’installer devant un film et à l’écouter en ne faisant rien d’autre, je me
suis mise en tête de préparer mon vélo pour l’entraînement intérieur! Après une
heure de demi d’efforts intenses à changer un pneu (oui oui ça se peut) et à
monter le vélo sur le rouleau… j’ai entendu quelques coups à ma porte… En sueur, les cheveux ébouriffés et un
peu inquiète (ciel… quelque chose ne va pas en haut), je suis allée ouvrir la
porte à Josée. Nos étranges regards se sont croisés dans une sorte de même
questionnement : ça va? Et j’ai tout de suite compris que j’avais fait du
bruit!!! Nous sommes parties à rire toutes les deux. Alain et Josée ont eu la
vague idée d’un cambrioleur dans la maison… Merci, mes chers voisins préférés,
de votre bravoure. Grâce à vous, ma journée s’est terminée sur quelques bons
éclats de rire!!!
Sur ce, une idée vient de ma traverser l’esprit… Et si je
mangeais une dernière crêpe en pédalant sur mon vélo…? Je vais appeler Josée
pour lui dire de ne pas s’inquiéter si elle entend des bruits sourds (comme ceux
d’un corps qui tombe du haut d’un vélo sur un rouleau et d’une assiette qui se
casse en mille morceaux!).