dimanche 18 novembre 2012

Entre deux bouchées de bonheur





Samedi matin, installée à la table avec mon troisième café et mes travaux d’université, je fais de mon mieux pour avancer dans mes exercices de grammaire et mes lectures. Concentrée avec pas d’musique (Hommage à Avec pas d’casque) et pas de radio (donc avec le silence et moi-même qui fredonne le refrain d’une chanson d’Ariane Moffat), je suis tirée de mon mode travail par le téléphone qui sonne de sa sonnette sourde. La sonnette du téléphone est sourde parce que seulement la base de l’appareil de la chambre d’amis sonne! En choisissant ainsi d’assourdir la sonnette de mon téléphone, il est plus facile pour moi de faire la sourde oreille quand il sonne! Est-ce que vous le savez que je n’aime pas répondre au téléphone? Ben maintenant vous le savez! Je ne sais pas trop pourquoi je suis comme ça, mais c’est comme ça! Par contre, depuis que je suis à Umi, j’ai tout de même pris l’habitude de décrocher presque chaque fois… Il est bien difficile ici de faire comme si on n’est pas chez soi… Par exemple, si ça ne répond pas chez moi, Angela se demandera où je suis et deviendra peut-être inquiète, car la plupart du temps quand je ne suis pas chez moi je suis chez elle! Ou encore, si ma voisine d’en haut appelle et que je ne réponds pas, elle pensera peut-être qu’il y a quelqu’un chez moi et elle enverra peut-être son chum voir qui est là (et s’il n’y a personne, il en profitera peut-être pour emprunter un peu de ketchup)! Vous voyez n’est-ce pas? 
Pause dîner
Donc, samedi matin 9h30 et la sonnette sourde de mon téléphone sonne (je devrais peut-être faire une chanson avec cette séquence de sons!) Je réponds en me demandant qui peu bien appeler à cette heure matinale. Instantanément, je reconnais le « Good morning Vikie » de Darlene. Instantanément, ma curiosité est piquée au vif. Habituellement, lorsque Darlene appelle, c’est qu’il y a une expédition dans l’air! Si tout le monde est intéressé, Lucassie se propose de nous amener à la chute de la rivière Nastapoka! Une expédition de toute une journée! Pendant que j’écoute Darlene parler, je regarde tous mes cahiers ouverts sur la table. Mes yeux passent des livres à la fenêtre, pour revenir aux livres… Pendant que mon petit ange cornu et ma bouche disent oui à Darlene, j’entends mon petit ange de sagesse me dire que je devrais terminer mes travaux scolaires avant d’aller jouer dehors… « J’entends parler de Nastapoka depuis plus de deux ans petit ange de sagesse… alors, les travaux attendront à ce soir… » ou a demain… de toute manière ils n’iront évidemment nulle part et je pourrai toujours prétendre que mon internet ne fonctionnait pas pour justifier le retard de ma remise (ça c’est bien sûr mon petit ange cornu qui parle, car je ne ferais jamais ça, inventer des raisons bidons pour remettre mes travaux en retard… plutôt tomber malade que de mentir à mes profs de la TELUQ).
Le paysage qui défile
Départ prévu dans plus ou mois (plus que moins) une heure. Top chrono c’est parti : eau à bouillir pour le thermos de thé, planification des vêtements à porter, préparation du lunch, nettoyage des objectifs, mouchoirs, planification des vêtements à emporter (au cas où vous savez) et il me reste encore quelques minutes pour avancer mes travaux qui seront peut-être en retard! Je fonctionne tellement bien sous la pression c’est fou!
10h45, début du chargement du bateau en face de chez moi : VFI, eau potable, carabines, harpon, gaz (depuis l’incident de la pane sèche avec la motoneige de Lucassie, je double vérifie chaque fois les réserves de gaz lorsque je pars avec mon super Power Ranger préféré), rames, tarp, poêle de camping, lunch… Le bateau est rempli et prêt, ne reste plus qu’à le pousser à l’eau (attention il faut mettre le bouchon!), à se hisser à bord et à partir vers le nord! Avec tout ça, il doit être 11h30 quand je vois finalement le village et mes obligations scolaires disparaître derrière moi!

« On ne parle jamais trop de la température. La pluie et le beau temps, c’est pas banal. »  Ça, ce sont les paroles de la chanson d’Ariane Moffat que je fredonnais le matin! Le vent fouette mon visage (le petit bout qui est encore exposé), les rayons de soleil percent sur la toundra, des bouts de ciel bleu nous accompagnent. « On ne parle jamais trop de la température. La pluie et le beau temps, c’est pas banal… » Ça, ce sont les paroles de chanson qui m’ont accompagnée tout au long de la journée et qui me rappelleront cette expédition chaque fois que je les entendrai.
La chute gelée
Deux heures de bateau dans un presque silence, avec seulement la chanson dans ma tête et le vent dans mes oreilles. Sûrement un sourire accroché au visage pour le simple plaisir d’être dehors et en mouvement vers un nouveau lieu à explorer, à découvrir. La terre défile à notre droite et mon cerveau tente de noter toutes les différences qu’il aperçoit. Je ne sais pas à combien de km nous sommes du village, je sais seulement que nous ne pouvons nous rendre aussi loin en Honda. La rivière Sheldrake est le point le plus loin que j’ai visité dans cette direction. Tout, après ce cours d’eau, me semble différent! La couleur du sable, de la toundra, des immenses roches… Peut-être qu’en fait il n’y a pas tant de différences… mais mes yeux sont juste trop heureux de se remplir de la nouveauté qui passe devant eux!
Après deux heures de route, nous faisons une pause dîner. Partage de sandwich, salade, thé et café. Je touche à la terre ferme en me demandant combien de personnes ont eu la chance de fouler ces lieux avant moi. Sûrement quelques centaines… pas plus de quelques milliers…   Imaginez… peut-être que j’ai déjà marché quelque part où jamais personne n’avait déposé le pied … Malade!
L’expédition s’est poursuivie ensuite jusqu’à la chute impressionnante avec ses abords gelés. Je me demande parfois si je serai toujours aussi émerveillée et si je me sentirai toujours aussi privilégiée face aux nouveaux paysages que je découvrirai. J’espère ne jamais devenir blasée! Après une petite ascension imprévue à travers un champ verglacé et plus de 200 photos, nous avons pris le chemin du retour… Du moins, nous avons essayé… Croyez-le ou non, un phoque nous barrait la route (Livia, je te conseille de sauter ce passage et les photos associées)! Ma première expérience de chasse (par procuration évidemment, car il est hors de question que je manipule une arme à feu… dans un bateau qui plus est!). Le silence s’est définitivement installé dans le canot et tous les yeux se sont mis à scruter la surface de l’eau. Silence brisé seulement pour attirer le regard du chasseur vers un point précis. Dans la lenteur de cette chasse, j’ai senti que Lucassie anticipait les déplacements de l’animal. Quelques coups de gaz, mise à l’épaule de la carabine, préparation du harpon, dépôt de la carabine, quelques coups de gaz, mise à l’épaule de la carabine… Le temps s’est suspendu… Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés à l’entrée de la chute. Le soleil s’est mis à descendre. Nous nous sommes rapprochés lentement du phoque… et Lucassie a tiré… une première fois… et une deuxième fois. Après le deuxième tir, le phoque a disparu. Atteint, il est resté suspendu entre le fond et la surface. Pas facile de trouver un phoque gris foncé, sous la surface de l’eau quand la brunante s’installe tranquillement! Finalement trouvé, nous avons embarqué le phoque avec nous. Un festin pour le chasseur et sa famille. Une nouvelle peau de phoque à tanner pour la mère de Lucassie.
Lucassie le chasseur
Nous sommes rentrés à la complète noirceur et à marée basse, la tête remplie d’images nouvelles. La grève engluée de boue… comme une vraie patinoire… Et moi, comme une vraie patineuse, j’ai effectué quelques pirouettes incontrôlées et je me suis retrouvée presque allongée dans l’eau de la Baie!




Et parlant de patineuse…
Histoire de patinoire, de 4 roues et d’aurores!
Patinoire…
À Umiujaq, l’eau des étangs gèle en novembre. Sur la route de l’aéroport, pas très loin de la maison, il y a un parfait petit trou d’eau qui a gelé au début de la semaine. Surface impeccablement lisse et invitante. Une parfaite patinoire, encore plus parfaite que la glace de l’aréna je crois. Mardi 15h40, Josée lance une invitation à aller patiner. Très excitée à l’idée, je tarde un peu à l’école en me disant que je prendrai mon Honda pour aller les rejoindre avec mes patins, mon bâton de hockey et mon appareil photo. Je quitte l’école à 16h, j’arrive à la maison à 16h04, j’attrape la clé de mon Honda pour le faire chauffer pendant que je me change, 16h06 je tourne la clé, 16h06 rien ne se passe si ce n’est que la lumière du neutre qui s’allume et s’éteint aussitôt… 16h07, je tourne la clé de nouveau … la lumière du neutre n’allume même pas. 16h08, j’entre dans la maison un peu préoccupée, mais surtout très pressée de me rendre au rond de glace. Toilette, pantalon de neige, bas de laine et appareil photo. 16h18, je réessaye mon Honda.16h20, je prends le chemin vers la route de l’aéroport… à pieds. Pas très motivée à traîner patins, bâton et caméra, j’abandonne les deux premiers items et vais rejoindre la famille Caron-Larochelle. (Pourquoi tous ces repères temporels vous vous demanderez? C’est qu’en novembre, à Umiujaq, le temps est vraiment important… La fenêtre de lumière est très courte après l’école, car les jours raccourcissent rapidement. Donc, entre 15h40 (heure à laquelle les classes se terminent) et 16h30… chaque minute compte!) 16h27, me voilà donc devant ce sympathique terrain de jeu où j’arrive juste à temps pour faire des photos des patineurs sur fond de soleil qui descend!
4 roues…
De retour à la maison, je demande à mon super voisin de jeter un coup d’œil à mon bolide capricieux… Alain sort son chargeur de batterie, l’installe et le part. Après une seconde, celui-ci s’éteint, signe que la batterie est chargée… Curieux… Nous débranchons l’instrument, je tourne la clé, les lumières allument… Soulagement ;-)
Aurores…



Le soir même, 21h35… Brosse à dents dans les dents… le téléphone sonne chez moi! La bouche pleine de pâte à dents, je réponds sans trop y penser! Ou…i A..o. An..e..a? A ..es? ..or..hern ..ight? …rom ..our housse? Ar.. ..ou going? No… ..e ..either… Good …ight! Je raccroche enfin, je crache dans le lavabo et je cours à la fenêtre de mon salon. Ciel je peux voir les aurores de la fenêtre… Ça s’est rare… Très rare… Je viens de dire à Angela que j’allais me coucher, mais je change finalement d’idée! J’attrape donc la clé de mon Honda et sors le démarrer. Pendant que le moteur se réchauffe, je viens m’habiller plus chaudement, j’attrape ma caméra, mon trépied et ma frontale… Vite vite vite vers le chemin de la dump! M’éloigner du village pour fuir les lumières parasites! La « majestu- Ô –sité » des aurores me fait heureusement stopper ma course à environ 1 km seulement du village. Je suis seule, je n’ai dit à personne que je sortais et je suis très excitée! Les aurores sont incroyables. Même si je suis seule, je ne peux m’empêcher de m’exprimer tout fort! Je m’arrête donc, j’hésite à éteindre mon 4 roues, le laisse tourner, installe mon trépied, ma caméra, éteins les lumières de mon engin et je prends rapidement ma première photo…  Bonne image, mais lumière parasite en bas à gauche. Les lumières arrière de mon Honda ne s’éteignent pas. En mode photo, j’oublie le mode Honda qui ne partait pas à 16h et j’éteins les lumières… et le moteur de mon véhicule… Oups que je me dis en appuyant de nouveau sur le déclencheur de l’appareil…
La grandu- Ô- sité du spectacle qui se déroule devant moi me force à mettre de côté le doute qui s’installe. En fait, même si je pense à mon 4 roues, ça ne changera rien… Autant profiter de la scène féérique. Je cours d’un bord à l’autre de la route, ma tête fait des rotations, partout autour de moi les aurores tombent sur la toundra. Une pluie de lumières verte et violette me recouvre et je ris! Pourquoi je ris? Je ne sais pas! C’est juste trop beau et je suis juste trop contente d’être finalement sortie!

Pendant que le spectacle se termine et que les aurores tirent leur révérence… mes idées reprennent leur place et je me retrouve fin seule avec mon Honda… éteint… Il doit être 10h30 passé… Je m’approche de celui-ci, je range mon appareil, ferme mon trépied et tourne la clé… Déjà Vu… La lumière du neutre s’allume et s’éteint aussitôt… je tourne la clé de nouveau … la lumière du neutre n’allume même pas… En mode solution, les seules options que je vois sont de laisser le bolide sur place et de rentrer à pied ou de pousser le bolide jusqu’à chez moi en courant à côté (autre Déjà Vu n’est-ce pas Bobby avec cette vieille scène de Honda amphibie). Même si je suis extrêmement gênée de rentrer au village ne poussant mon 4 roues, je choisis cette option. Au diable la fierté! Ce sera une image de plus à mettre dans le cahier de la communauté, celle de la prof poussant son Honda à la noirceur! Je pousse donc, frontale au front! Le chemin est tortueux, mes bras trop courts pour pousser et diriger en même temps. Le trépied accoté dans l’estomac, j’arrive tant bien que mal à faire dévier le volant pour rester sur la route… J’ai chaud, je ris encore et je commence à apercevoir le village. À quelques mètres de la route asphaltée, je croise les doigts une dernière fois et essaye de faire démarrer (mon tas de ferraille) mon super véhicule… Je me dis que si je suis assez rapide, je pourrai démarrer le moteur dans le court laps de temps que la lumière du neutre est allumée! Eh bien, en championne de la coordination, mon pouce enfonce le démarreur à l’exact bon moment et j’entends le moteur gronder enfin!
Mine de rien, j’entre finalement dans le village en roulant trépied sur mes cuisses et sourire au visage. Je ne croise personne et je rentre directement chez moi… même si l’idée ma toute de même effleurée de faire un détour vers le nord pour aller chasser un peu plus d’aurores… Est-ce que je vous l’ai dit que je m’assagis?
Sandy à Umiujaq


Histoires d’école et d’étoiles dans les yeux…

Vous le savez, je vous les dis plusieurs fois, vous les avez même vus à quelques reprises et je vous ai déjà raconté quelques histoires à leurs sujets. J’enseigne la photo (enseigner étant un bien grand mot!) à un groupe d’élèves de l’école. Il y a quelques semaines, seulement deux élèves se sont présentés à notre rendez-vous hebdomadaire… Ayant planifiée de leur faire réaliser en groupe un petit film d’animation à l’aide de photos… je suis un peu déçue de ne pas avoir plus d’élèves. J’explique à S et P ce que j’avais en tête et S me suggère aussitôt d’aller travailler dans le gymnase. Heureuse de voir que l’idée l’intéresse, je l’envoie demander à Adam si le gym est libre. Elle revient en me disant que Sarah S (enseignante de gym pour les petits) est là avec le groupe de maternelle, mais que nous pouvons partager le local. S et moi on se prépare. P reste à l’écart. Il ne veut pas descendre, il est un peu bougon. Il vient sans doute de se réveiller… Il nous suit tout de même et en entrant dans le gym, le début d’une idée prend naissance dans ma tête. Pourquoi ne pas faire un stop motion avec les élèves de maternelle? En quelques secondes, je partage mon idée à S, P et Sarah. Sarah et S sont aussi emballées que moi, P va s’installer au fond du gym avec le début d’un sourire au coin des lèvres. Gentille collaboration de la prof de gym qui embarque dans le jeu d’improvisation sans trop poser de questions. S est la photographe, P est l’assistant. Il quitte le fond du gym pour aller s’installer à côté de S. Je mets les élèves en ligne derrière moi et Sarah s’installe à la fin de celle-ci. Les élèves de maternelle ne parlent pas vraiment anglais ou français. Sarah traduit donc tout ce que je dis aux petits.
En peu de temps, nous arrivons à faire une centaine de photos. Je passe une vingtaine de minutes à crier : « One step – Stop – One step – Stop ». Les petits ont beaucoup de plaisir, S et P on l’air un peu perplexe, Sarah semble se demander ce qui vient de se passer… Nous quittons les touts petits et retournons dans la classe au deuxième. Ordi en main, avec S et P, nous faisons le montage de notre film d’animation. 30 secondes de film… En quelques minutes, nous pouvons apprécier le résultat de notre travail improvisé qui ma foi, ne s’avère pas si pire que ça! Déçues par la trop courte longueur de notre première réalisation, nous commençons à mettre par écrit un plan pour une prochaine mise en scène. On fait quelques calculs mathématiques pour savoir combien de photos par minute il nous faut. On envisage la possibilité d’intégrer plus d’acteurs dans notre film. On dresse une ébauche de scénario pour notre prochaine séance de prise de vue.
La classe se termine, nous avons trouvé une musique pour notre prochain tournage, nous avons distribué les tâches et avons aussi décidé d’inclure les élèves de maternelle à 3e année.
Dès le lendemain, une plage horaire est trouvée pour la semaine suivante, tous les enseignants impliqués sont coordonnés. 4 enseignants sont mis à contribution pour le deuxième tournage. Une trentaine de petits élèves sont mobilisés pour l’occasion.
Lors de ce deuxième tournage, S et P ne sont pas à l’école. L’activité est planifiée en matinée… C’est donc M qui est derrière la caméra. La veille, j’ai pris soin d’expliquer le plan à l’équipe.
Le moment venu, je dois avouer que je suis un peu nerveuse… Beaucoup de monde est impliqué dans ce projet « improvisé ». Nous avons 45 minutes cette fois pour faire le plus de photos possible. Sarah et les petits de maternelle savent à peu près quoi faire. Darlene et Adam s’intègrent très bien au projet. Je passe un bon 45 minutes à crier : « One step – Stop – One step – Stop »… À la fin, il me vient l’idée de prendre une photo individuelle de chacun des acteurs. J’installe donc un enfant devant la caméra et je m’installe à côté de M. L’enfant sourit et M appuie sur le déclencheur. Elle appelle le suivant… et un doute s’installe dans ma tête… Elle appuie sur le déclencheur et elle appelle le suivant… C’est là que je commence à comprendre et je demande une pause… La nervosité monte d’un cran… Je demande à M si toutes les photos ont été prises comme ça? Elle ne comprend évidemment pas ma question. J’appuie sur play pour vérifier les images que nous avons prises… pendant 45 minutes… et… et… nada! Comme dans rien… Pas une image n’a été enregistrée!!!!! Ma première réaction est de tenter de ne pas avoir l’air trop sous le choc, mais Darlene se rend compte que quelque chose ne va pas. En essayant de n’avoir l’air de rien, car la trentaine d’enfants attend encore son tour pour la photo individuelle, je murmure à l’oreille de celle-ci ma triste découverte. Aussitôt, elle regarde les élèves photographes et elle leur dit de ne rien dire et de continuer à prendre des photos comme si de rien n’était! Nous passons donc les dernières 5 minutes dans un espèce de flou, prenant finalement quelques photos et refoulant notre déception à tous!
Quand les enfants libèrent enfin le gym, je m’excuse aussitôt à M. J’aurais dû vérifier que les photos se prenaient, mais trop nerveuse et excitée en même temps, je n’ai pensé qu’à la gestion des déplacements des enfants! L’atmosphère se détend, on rit un peu, je les laisse partir à la récré en concluant que malgré tout, nous avons tous appris un truc vraiment important que nous n’oublierons sans doute jamais… Toujours vérifier que la prise de vue se fait (Fabricio, ça ne te rappelle pas quelque chose? 1001 de la Gauchetière… Pellicule oubliée…)!
En chemin vers la cour de récré, M m’aide à transporter l’équipement à mon bureau. À la sortie du gym, un petit du groupe lui demande : « Alors, on a fait combien de photos? » M me regarde, je lui souris et elle répond : « On a fait beaucoup de photos! »
En après-midi, nous avons notre deuxième période photo. Nous dressons le tableau de ce qui s’est bien passé et de ce qui s’est moins bien passé… Malgré le problème « technique », nous sommes tous d’accord pour recommencer! Pour notre prochain tournage, nous tracerons un chemin avec du tape sur le sol, nous vérifierons le bon fonctionnement de la caméra dès le début et à quelques reprises durant l’activité, Sarah s’installera au milieu de la ligne et Adam à la fin. Pour les photos individuelles, les élèves se placeront du plus petit au plus grand afin de donner l’impression qu’ils grandissent. Toutes ces modifications venant des élèves photographes, je me dis que l’erreur du matin a été plus que profitable!
Jeudi dernier, notre troisième essai a eu lieu. Tout s’est très bien passé et un petit bijou de film a commencé à voir le jour. Nous avons fait la prise de vue le matin, nous avons fait le montage en après-midi. À la fin de la journée, je suis passée voir les 4 classes qui ont participé. 1min12sec fois 4 de pur délice pour mes yeux. Et là je ne parle pas de l’animation que nous avons produite. Je parle du visage des petits regardant le produit fini. 1h30 de travail récompensé par 5 minutes de sourires et de regards scintillants, de Ô et de Â!

Pour le plaisir des étoiles dans les yeux... 
Images en vrac…
Dimanche matin, comme un dimanche parfait qui comme vous le savez maintenant est accompagné de musique et de café! Ce que vous ne savez pas cependant c’est que je vous écris entre deux bouchées de crêpes au chocolat! Hummmmm….. Ce matin la perfection à un nouveau visage! Qu’est-ce que c’est rassurant de pouvoir modeler le parfait de cette façon ne trouvez-vous pas?
Et là je m’y perds un peu… mais est-ce que je vous l’ai dit que je fais maintenant régulièrement mon pain? Wow! LA machine à pain fait vraiment un bon boulot!!!! Temps de préparation : 8 minutes tout au plus. Temps d’attente : entre 3 et 4 heures!!! Comme vous savez le plaisir que j’ai à farniente, cette balance est parfaite pour moi! Mais la meilleure idée que j’ai trouvée est de partir la machine le matin avant d’aller travailler. Je peux presque sentir l’odeur du pain dans la cour d’école! Quoi de mieux qu’une tranche de pain chaud tartinée de beurre? (Bon j’ai bien quelques idées… comme une bière fraiche au Cheval Blanc… mais question d’éviter trop de déception restons dans l’univers des possibles nordique!)

Facebook… Eh oui Facebook…
(petite pause crêpe au chocolat pardonnez-moi)
Donc Facebook… face de livre comme j’ai parfois entendu… Facebook peut-être comme dans livre ouvert? Mais ne partons pas sur cette tangente glissante et parlons plutôt de moi pour faire changement!!! Depuis que je suis dans le nord, je passe beaucoup de temps sur Facebook à publier des photos et à chatter avec certains d’entrevous. J’utilise Facebook comme une fenêtre que j’ouvre sur mon monde pour vous. Mais Vikie! Les photos que tu publies deviennent la propriété de Facebook!!! Bien humblement je répondrai que les photos que je prends appartiennent à mon environnement… je ne me vois qu’en témoin d’un monde qui ne m’appartient pas… et si je prends tellement de photos de mon environnement, c’est d’abord et avant tout pour partager celui-ci avec vous… Autre clin d’œil Facebook : la semaine dernière je me suis retrouvée à chatter avec Yaxine Benao, un accompagnateur africain que j’ai connu lors de mon trop cours séjour au Burkina Faso. Lui à Ouagadougou et moi à Umiujaq… Ce n’est pas un peu magique?
(Pause crêpe au chocolat encore une fois)
Avec toutes ces crêpes au chocolat que je mange en ce dimanche matin, je me dis qu’il était vraiment plus que temps que je mette mon vélo sur son rouleau… Juste à le regarder, je me sens moins mal de m’offrir ces petites douceurs sucrées… Ça, ça ressemble à tous ceux qui vont s’inscrire au gym après le temps des fêtes…
En parlant de vélo
Je terminerai donc cette chronique en m’excusant à mes chers voisins d’en haut… qui hier soir… à 22h… se sont inquiétés d’entendre du bruit chez moi. Parfois un peu déphasée et aussi parce que je n’arrive pas à m’installer devant un film et à l’écouter en ne faisant rien d’autre, je me suis mise en tête de préparer mon vélo pour l’entraînement intérieur! Après une heure de demi d’efforts intenses à changer un pneu (oui oui ça se peut) et à monter le vélo sur le rouleau… j’ai entendu quelques coups à ma porte…  En sueur, les cheveux ébouriffés et un peu inquiète (ciel… quelque chose ne va pas en haut), je suis allée ouvrir la porte à Josée. Nos étranges regards se sont croisés dans une sorte de même questionnement : ça va? Et j’ai tout de suite compris que j’avais fait du bruit!!! Nous sommes parties à rire toutes les deux. Alain et Josée ont eu la vague idée d’un cambrioleur dans la maison… Merci, mes chers voisins préférés, de votre bravoure. Grâce à vous, ma journée s’est terminée sur quelques bons éclats de rire!!! 
Sur ce, une idée vient de ma traverser l’esprit… Et si je mangeais une dernière crêpe en pédalant sur mon vélo…? Je vais appeler Josée pour lui dire de ne pas s’inquiéter si elle entend des bruits sourds (comme ceux d’un corps qui tombe du haut d’un vélo sur un rouleau et d’une assiette qui se casse en mille morceaux!). 

samedi 27 octobre 2012

Entre le noir et le blanc il y a toute une palette de gris...



 Samedi matin, 9h36… C’est samedi et je suis debout depuis plus de 3 heures!!!! Coudonc, voyons? Mais qu’est-ce qui me prend donc?? Est-ce que c’est mon envie de boire du café qui m’a réveillée? Est-ce mon envie de terminer ma BD? Imaginez donc, je me suis levée avant le soleil… quoi que de moins en moins difficile je l’avouerai. L’automne fait bien son travail d’automne ici: journées qui raccourcissent rapidement et pluie et/ou neige sur une base presque quotidienne! Mauricio, tu devrais définitivement te prendre un travail de fin de semaine à Umi question d’y amener le soleil injuste qui se pointe chaque fois que tu es au boulot!

Alors… parlons nord! Hahaha!

Quel étrange début d’année je vous dirai! 27 octobre… déjà… et… seulement? J’ai l’impression paradoxale que je suis ici depuis bien plus que deux mois, mais en même temps, j’ai l’impression que le début d’année est lent… trop lent… Je veux bien croire que le secret du bonheur c’est la lenteur… mais là, ça s’étire un peu je trouve!

Moi et mon foutu cycle de trois ans! Est-ce que je suis déjà rendue à ce point? Celui de besoin viscéral de changement? Je pensais que le nord serait différent… Bon, je pense qu’il est temps que je sorte ma lampe solaire, car je risque de tomber dans la grisaille là!


Voilà! 30 minutes d’éblouissement devant ma lampe à 200$! Ciel que je me sens mieux (silence tout le monde… je ne veux pas savoir si les effets bénéfiques de la lampe solaire sont prouvés… dans mon petit univers ça marche à 400% et il s’agit d’un 200$ bien investi – taïma (terminé en Inuktitut))

Alors que s’est-il passé depuis le début de l’année? Bonheur, frustrations,  expéditions, mots  et maux d’enfants…

HONDA (VTT pour ceux qui ne le savent pas) est synonyme de bonheur à Umi pour moi! Aucune histoire rocambolesque à raconter cependant… Mais je crois que c’est peut-être mieux ainsi, car même si j’aime bien vivre dangereusement, je garderai mes cascades pour mes randos à vélo et à pieds (Je m’assagis sérieusement n’est-ce pas!).

Image bucolique… image photographique que je souhaitais faire depuis tellement longtemps… Tente sous les aurores boréales… Heureusement que nous avons profité des derniers weekends du mois d’août pour sortir un peu!
L’insoutenable légèreté de mon Être : lune bleue d’un côté, coucher de soleil de l’autre, feu, amis et finalement, aurores boréales sur nos têtes. Quelqu’un aurait dû me filmer… Vikie, une lampe de poche, un trépied, une tente et une télécommande… Ça n’en prend pas plus pour m’amuser et me tenir occupée, seule de mon côté pour un bon moment (bon François, je l’admets… éplucher les tomates peut aussi me tenir occupée seule de mon côté)!


Expéditions Grand Nord!

Le lac Rond, le lac à Billy Tooktoo, les Deux lacs, la crevasse, le Goulet, excursion autour des îles… Parfois je me dis que ce sera étrange de revenir au Sud sans ces grands espaces à portée de pieds, de roues, de ski, de raquettes ou de bateau…  Mais comme je l’ai déjà dit, tout dépend probablement de la manière dont on regarde les choses autour de soi.
La crevasse avec
la famille Caron Larochelle

Le fameux Lac Rond!


Et la communauté?

Le village est une fois de plus en construction-reconstruction. 14 nouvelles maisons seront disponibles bientôt. Plusieurs autres maisons sont en reconstruction. Comme il y a deux ans, certaines familles vivent dans des tentes, d’autres dans des shacks (cabanes construites avec des extra de construction) et quelques-unes sont hébergées dans d’autres maisons…
John le pêcheur
Seule dans mon grand 4 et demi… je me sens un peu mal lorsque je vois la grêle tomber et mon collègue John passer devant chez moi. John vit avec une Inuk. Leur maison est en reconstruction. Depuis déjà quelque mois, ils vivent, ou plutôt ils vivaient dans une tente juste au bout de ma rue. Depuis hier, ils ont été transférés à l’hôtel… La femme de John a été évacuée par avion avant-hier… Intoxication due au système de chauffage d’appoint dans la tente… Le combustible était fourni par le « housing »…  Le « housing » a relocalisé le couple à l’hôtel… John m’a dit que sa femme va bien… qu’elle a seulement besoin d’être branchée sur un respirateur… 

****Construtcion-Reconstruction = beaucoup de travailleurs de la construction…
Beaucoup de travailleur de la construction = beaucoup de jeunes garçons au village…
Jeunes, innocents (dans le sens trop souvent d’innocents) et pleins d’argent, car ne nous le cachons pas, la construction dans le nord c’est payant. ***

Umiujaq est un village sec. C’est-à-dire que l’alcool y est « interdit ». En tant qu’enseignante, je dois normalement avoir l’autorisation de la police pour commander bière, vin et spiritueux. Les Inuit du village quant à eux, ont accès à 4 permis (pour toute la communauté) d’alcool (pour une quantité limité) par semaine. Afin de pouvoir « gagner un de ces permis », l’Inuk qui en fait la demande doit montrer un dossier judiciaire sans restriction face à l’alcool. De plus, il n’y a pas plus d’un permis attribué par maison (ou tente ou shack…).
Umiujaq est un village sec… mais pas un village hermétique. L’alcool est « interdit » au village, mais pas inexistant… Mis à part les 4 permis émis par semaine, il y a quelques bootleggers (vendeurs d’alcool illégaux). Une bière 500ml peut valoir 25$. Un 12oz d’alcool fort : 100$.
(Mais qu’est-ce que ça fait si les gens boivent de l’alcool dans le village me direz-vous? Pourquoi je me mêle de la consommation d’alcool de mes voisins?
Parce que moi, je les vois, les enfants et les adolescents qui subissent la consommation de leurs parents et ça me met en colère… Si tes parents mettent 100$ sur une bouteille de vodka… c’est 100$ de moins pour de la nourriture (pour toi et tes multiples frères et sœurs…) ou c’est un manteau d’hiver de moins ou c’est une paire de bottes qui se fait attendre ou c’est une taloche qui arrive plus rapidement… Et les bouteilles de vodka, c’est aussi plus d’enfants dans les rues le soir, c’est aussi des ados dehors toute la nuit dans le parc derrière chez moi, c’est aussi des modèles déficients pour les jeunes, c’est aussi des femmes qui boivent pendant la grossesse…
(Image un peu triste. Il y a quelque semaine, je suis allée faire une balade de honda avec mon amie la police. En rentrant dans le village, je suis passée à côté de la coop. 3 petites filles de 1re et 2e années sont arrivées en courant au milieu de la rue et m’ont barré le chemin. J’arrête pour les saluer (pas le choix) et j’entends alors des cris venant de la coop. Les petites me regardent et se mettent à pleurer et à me dire qu’elles ont peur… Habituellement, je refuse d’embarquer les enfants (sauf ceux de mes voisins préférés lorsque nous partons en expédition) sur mon honda… mais là… j’ai embarqué les trois fillettes et je les ai reconduites jusqu’au bas de la rue en leur conseillant de rentrer à la maison si elles avaient peur… La personne qui criait à la coop était juste complètement saoule…
C’est seulement après être rentrée chez moi que j’ai réalisé qu’il s’agissait peut-être bien du père de l’une des petites… Rentre chez toi si tu as peur que je lui aie dit… ))

Umiujaq est un village sec. 500ml de bière peut coûter 25$ - 12oz de fort  peut coûter 100$.

***J’ai entendu dire qu’une bande d’innocents de travailleurs de la construction vendait de l’alcool aux habitants du village… ***

#$%@&!*(

Ça me rappelle cet événement dans l’actualité il y a quelques années où des gens d’un quartier de Montréal refusaient qu’une maison d’hébergement pour les Inuit, les Autochtones et les gens des Premières Nations s’installent dans leur « cours ». Raison : Les Inuit, les Autochtones et les gens des Premières Nations apportent le chaos, la drogue et l’alcool…

Je me demande s’il ne serait pas possible l’espace d’un instant, de voir certaines situations sous un angle différent… Rien n’est tout noir, rien n’est tout blanc… La vie devrait être perçue comme une vaste palette de gris… Qui est la raison de quoi? Quoi est la raison de qui? Ne pourrait-on pas simplement dire que nous sommes tous responsables les uns des autres. Responsable dans le sens que nos interactions, nos choix, nos manières d’être avec les autres influencent ceux-ci? Nous avons un impact et une responsabilité face à notre environnement, face aux gens qui nous entourent. L’idée n’étant pas de développer une hypersensibilité ou une paranoïa, mais plutôt de se conscientiser. Ici plus que jamais, je sens, je vois, je sais que mes choix ont un impact sur les gens.  Les mots que je choisis, les gestes que je pose…

Fin de frustration… Taïma!

Puis surtout parce qu’il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier (Inuit, travailleurs de la construction, enfants, adolescents, parents) quelques images en vrac.

Citation : "Tes vêtements et tes cheveux sont très beaux. "  Ça c’est A. qui à sa manière me souhaite un bon retour à Umiujaq.

Image burlesque… et très embarrassante.  Quand on travaille dans une école, nous avons toutes sortes de responsabilités en dehors de nos périodes d’enseignement. L’une d’entre elles est de faire l’accueil des élèves le matin et le midi. Moi j’appelle ça faire la porte! J’aime bien faire la porte et accueillir les élèves du primaire, mais j’arrive souvent presque en retard pour cette tâche… Alors, je cours régulièrement dans le corridor (même si tout le monde sait qu’il est interdit de courir dans une école, surtout qu’avec mes talents de cascadeuses je risque un jour de me retrouver sur la CSST…) et j’arrive un peu excité à ladite porte. Comme je suis en retard, j’ouvre souvent la porte en coup de vent… et le vent s’engouffre souvent rapidement dans la cage d’escalier… Un de mes apprentissages de cette année : ne jamais plus porter de robe lorsque je fais la porte!!!!!!!! Vikie en petite robe de ballerine, avec des collants roses et des bas aux genoux poussant la porte et recevant un coup de vent en plein sous la robe… L’image de Maryline Monroe sur la bouche de métro vous dit quelque chose?
À Umiujaq, l’image de l’enseignante Vikie, ouvrant la porte de l’école jupette au vent restera pour longtemps gravée dans la mémoire de plusieurs enfants!!!! HHHHHHHHAAAAAAAAA!!!!!!!!!! (Vikie) HAHAHAHAHAHAHAHA! (les enfants… et Vikie aussi pas le choix!) Qalik Qalak! On a vu les sous-vêtements de Vikie!!!!  


Moment parfait, mais parfaitement éphémère… Carpe Diem.
P., I. et la musique country!
Cette année encore « j’enseigne » la photographie aux élèves de IPL (Individual Path of Learning). Mon horaire est bien fait, nous avons deux périodes collées, juste avant la fin de la journée. Un de mes buts de cette année, sortir les jeunes du village et aller explorer la toundra… ou la Baie! À date nous avons fait deux sorties.

Par un mercredi après –midi, sortie près de Umiujaluk. Emprunt du pick-up de l’école. Tous les élèves sont là!!! 7 au total! 5 embarquent dans la boîte, 2 embarquent avec moi. I. et P. ne sont pas très bavards, j’allume donc le radio. Pour ceux qui connaissent la radio éclectique de Québec, la radio à Umiujaq est tout aussi surprenante. 20 minutes de silence rempli par de la musque country et par nos rires, suivi de 30 minutes de grimpe dans le lichen et les arbustes accompagnés par le rire et les encouragements des élèves à mon égard et terminés par un retour de 20 minutes à parler avec I. et P.
Ah oui c’est vrai… Et la photographie dans tout ça? 3 élèves ont pris des photos, j’ai pris des photos des élèves, 1 élève a servi de modèle aux autres et 7 élèves ont terminé leur journée d’école avec le sourire.

Le cirque est en ville



Bien sûr, il y a eu d’autres images en vrac que je garderai en mémoire comme le passage de Cirqiniq, les trois semaines de cohabitation avec Gen, ma première confection de tourtière (vraie tourtière du Lac selon Nicolas), le passage coloré de notre directeur remplaçant André, ma semaine à Inukjuak et toutes les rencontres que j’y ai faites, mes nombreuses chasses aux aurores…

Mais parce que mes travaux scolaires m’attendent et aussi parce qu’il me semble que je vous avais promis de faire des chroniques plus courtes, je vais vous laisser sur ces deux images de mon petit bonheur nordique.

8 semaines avant les vacances de Noël… Je ne commencerai pas à compter tout de suite… mais je ne vous cacherai pas que j’ai quand même hâte d’aller boire quelques bières au Cheval Blanc… et bien sûre de vous voir!


Vikie

dimanche 2 septembre 2012

Chroniques estivales


Chroniques Islandiques, Berlinoises et Québécoises!

Lune bleue


Dimanche pluvieux de septembre. Journée parfaite pour terminer et publier mes chroniques de l’été… Une nouvelle machine à café, un internet upgradé (je peux enfin écouter mon espace musique) et un brin de nostalgie.

Islande
Islande, 24 juin, 23h50. Atterrissage en douceur sur le tarmac de l'aéroport de Keflavik. Heeeuuuu? Nous n'atterrissons pas à Reykjavik??? Oups, nous sommes à 50km de la capitale... et de notre auberge de jeunesse. Et la voiture? Bien sûr nous l'avons réservée à côté de l'aéroport... de Reykjavik... Bahh qu'on se dit, il doit bien y avoir une navette qui relie les deux villes... Allons plutôt chercher les bagages. En général, quand on dit : "je vais chercher ceci ou cela", on ne le cherche pas vraiment... On récupère plutôt quelqu'un ou quelque chose... On ne le cherche pas comme dans perdu ou pas là n'est-ce pas? Eh bien à notre arrivée, Sophie a bien récupéré son bagage et moi... j'ai cherché le mien... comme dans perdu et pas là. 
Pour faire une histoire courte, nous avons quitté l'aéroport sans mon sac, mais avec une voiture de location parce qu'après avoir cherché le sac pendant environ une heure, on n'avait plus envie de chercher (comme dans je sais pas quoi) l'autobus pour Reykjavik. De ce côté, le transfert de location s'est très bien passé et nous avons pu prendre la route assez rapidement pour notre auberge. 
2h - 2h15... Arrivée à l'entrée de la plus grosse ville d'Islande. Jusque-là, notre chemin a été plutôt facile à trouver : suivre Reykjavik sur les panneaux. Une fois dans la ville par contre... ce ne fut pas aussi simple, mais Ô combien bidonnant (comme dans rire aux éclats). Heureusement, le charmant jeune homme de chez Hertz nous a donné une carte de la ville afin de nous "aider" à trouver (comme dans chercher quelque chose) notre chemin. 
3h : arrivée enfin à l'auberge... 

Lundi 25 juin. Heureusement qu'une dame de l'auberge nous a réveillées par erreur, car je crois que nous aurions dormi jusqu'à très tard... Soleil sur Reykjavik, je descends au comptoir pour appeler l'aéroport. En même temps que j'arrive en bas, un jeune homme (moins charmant que celui de Hertz) entre dans l'auberge avec un sac à dos... qui n'est pas le mien :( La déception ne dure cependant que quelques minutes et mon fameux sac orange-rouge je ne me rappelle plus trop quelle marque fait son apparition. 

 Mes chroniques de l'Islande seront finalement plutôt photographiques. Comme deux vieilles matantes pelates, ma soeur et moi n'avons enregistré aucune mésaventure à notre périple. Mis à part quelques fous rires fortuits issus de nos nombreuses tentatives de lecture des noms de rues, villages ou régions, il n'y a rien à signaler. Des vacances de matantes pépères. Paysage, route, montagnes, glaciers, moutons, bain thermal... Tout ça pourra sembler banal, mais c'est pourtant magnifique et relaxant (comme si j'avais un trop-plein de stress et de fatigue de ma grosse vie active du Nord). 
Donc, que dire après une semaine en Islande? Les moutons sont rois, les glaciers sont gigantesques, les sources d'eau chaude sont chaudes et il y a parfois des vieux messieurs tout nus dans les hot pot secrets cachés aux fins fonds des champs entre les collines anonymes... 

Berlin
Hummmm... Jeudi début de soirée. J'en suis maintenant à ma presque deuxième journée à Berlin. J'ai retrouvé Nora et Matthias seulement hier et la complicité Indienne s'est mise en place très rapidement. Pour ceux qui n'auraient pas lu toutes les chroniques... franchement (!!!) ... Nora et Matthias sont les deux personnes qu'Alex et moi avons rencontrées à McLaod Ganj l'été dernier. Nous avions alors passé presque trois semaines avec nos amis voyageurs. 
Bien que la ville de Berlin soit remplie de raison pour venir la visiter, mes amis Berlinois sont au fond la raison première de ma venue ici. Et en plus, ça fait un peu chic il me semble de dire que je visite mes amis à Berlin :-). 
Maintenant ici depuis 2 jours, je peux cependant déjà affirmer que la ville est plus que charmante. Matthias a un appartement pas très loin du centre, dans un quartier très sympathique. Pour l'instant mes deux amis se font guides, mais dans quelques jours ils me quitteront pour une semaine, me laissant appart et vélo pour explorer la ville par moi même. Est-ce que je l'ai déjà dit que je suis plus que chanceuse??? 

Coin animé de Prenzlauer Plaza, quartier de Matthias et de Nora. Un espresso et un sandwich bien mérités après trois heures et demie de marche. Seule dans Berlin pour les jours à venir, j'apprivoise et découvre tranquillement les environs. 
Petite journée relaxe, juste comme je les aime, qui a débuté par un café sur le balcon de la chambre de Nora. Je pense, ou plutôt je décide, que tous les jours d'ici mon départ ressembleront à un dimanche! Lever à pas d'heure, manger quand on a faim, boire des cafés (et non pas de la bière) dans des petits cafés tant que l'on veut et peut-être oui boire parfois de la bière sous le soleil chaud de l'après-midi. 
Pour les réflexions de la journée, celles-ci se sont plutôt dirigées vers le concept de tourisme... encore une fois... mais cette fois l'idée ne vient pas de moi... Un ami du Nord voyage en ce moment en Asie. Il tient un blogue depuis son départ dans lequel il partage ses expériences et ses réflexions. Dans une de ses publications, il a soulevé celle-ci : est-ce que le tourisme est bon?

Il pleut sur Berlin cet après-midi. Cachée sous le toit d'un musée, je regarde la vie touristique défiler devant et derrière moi. Je suis sur l'île des musées. Il y a donc beaucoup de musées... et de touristes dans les environs. 
Je suis à Berlin depuis 7 jours maintenant. Assise à regarder la vie se dérouler devant moi en attendant que la pluie cesse, je me demande quelle sorte de touriste je suis?! En regardant tous les groupes qui s'arrêtent un peu partout accompagnés de guides, je me dis que je suis une drôle de touriste peut-être un peu inculte... Bien sûr, je m'intéresse à l'histoire qui entoure cette partie du monde, mais pas plus que les différents profs que j'ai eus au secondaire, les guides et groupes touristiques n'arrivent à susciter mon intérêt. 
À force de réfléchir, je réalise que je suis peut-être une touriste opportuniste (oh quel méchant mot). Opportuniste parce qu'au fond, la raison véritable de ma venue à Berlin n'est peut-être pas Berlin finalement... Finalement, je suis une touriste amicale, voilà! Amicale que je vous entends répéter avec de la curiosité dans la voix? Mais qu'est-ce qu'elle raconte donc là? 
Bien simple que tout cela. Je suis venue à Berlin pour visiter des amis (d'où le tourisme amical)! Donc oui je me promène dans Berlin d'un point touristique à l'autre, mais les mémoires que je rapporterai de la ville ne résideront pas dans ces multiples monuments figés, bien que souvent impressionnants, que je croise. 

Mémoires de Berlin que je rapporterai avec moi. 

J'arrive à l'aéroport de Tegel et j'attends fébrilement Matthias et Nora qui doivent venir me chercher. Matthias passe à côté de moi sans me voir cachée que je suis derrière mon gros sac à dos. Il est aussi grand que dans mon souvenir et quand je lui pose la main sur l'épaule je retrouve le sourire et le rire qu'il transportait avec lui en Inde. 

Alors, des mémoires que je rapporterai il y aura aussi cette balade avec Nora le long des limites du mur de Berlin. Entre l'Est et l'Ouest Nora m'a présenté sa ville, qu'elle a toujours connue sans séparation.  Dans mes mémoires, j'emporterai les questionnements de cette adolescente-adulte qui regarde le mur et qui se demande comment tout ça a pu exister. Adulte-adolescente très peu politisée que je suis, je réalise que tout ça est très difficile à comprendre pour moi aussi. 1961 : un mur commence à être construit dans la ville de Berlin. D'un côté les communistes et de l'autre... les autres... Des familles, des amis, des amours séparés. Un régime de peur installé. Du côté Est, une sorte de tranchée minée a été érigée le long du mur. Les fenêtres des maisons longeant les limites ont été barricadées question d'éviter les tentatives de fuites. Sous mes pieds, des tunnels ont été creusés. 
Du haut de mes 38 ans, je ne comprends pas plus que Nora. 
Je ne peux m'empêcher de faire l'analogie. Bâtir un mur autour de soi... Par crainte? Par faiblesse? Par protection? Pour contrôler? Pour se sentir en sécurité? Même s'il m'arrive encore parfois de le faire (bâtir un mur autour de moi), je pense qu'aucune de ces raisons n'est valable et encore moins lorsqu'elle est imposée à d'autres personnes.  
1990... 1990 tout de même!!! Le mur est détruit. 
Autre moment mémorable. Anke (la copine de Matthias), passe un peu de temps avec moi. Anke est née à Berlin Est, a grandi à Berlin Est et du 11e étage de l'hôpital où elle travaille, elle me fait faire le tour de SA ville. Elle a connu le mur, elle a connu la chute, elle connait la vie d'aujourd'hui. Je dirais qu'elle n'a pas plus de 42 ans. Elle me dit que la transition s'est faite tranquillement. Je sens son attachement à la ville. Je sens aussi une certaine gêne lorsqu'elle me présente les différents quartiers. Matthias dirait que là c'est le mauvais côté ... 

Exploration sous la pluie !
Je pensais qu'il pleuvait sur Berlin depuis mon arrivée... Je m'étais un peu trompée. Aujourd'hui, il PLEUT vraiment sur la ville. Installée dans le lit de Nora, j'entends la pluie tomber sur le balcon. Il fait sombre dans la chambre et je n'ai aucune envie de me lever... alors je ne me lève pas!!! Quand arrive 10h30 cependant je me dis qu'il serait temps de m'activer un peu. 
Je me lève, me prépare un café et un bol de yaourt et je m'installe devant le blogue de mon ami Bobby. Et je lis, et je lis, et je lis jusqu'à passé midi!!!! 
Quand je vois le 13h apparaître à l'ordi, je me jette sous la douche question de me mettre en route! 
Toute propre et ayant la ferme intention de visiter le musée fabuleux d'histoire naturelle de Berlin (avec le squelette de dinosaure le plus grand au monde), je sors de la maison et il est passé 14h. À 14h30 je suis finalement installée dans le métro (u-banh). Itinéraire en tête, je sais exactement à quelle station arrêter pour faire mon transfert. ... ... Transfert effectué, mais service interrompu cause travaux majeurs dans la rue, je me vois dans l'obligation de marcher une station. J'étais déjà un peu juste avec seulement mes deux heures avant la fermeture du musée et... quand je me rends compte que je m'étais trompée de direction en marchant entre les stations ... je comprends que l'idée musée est remise au prochain jour de pluie!  
Donc, marche sous la pluie dans Berlin avec la visite de quelques magasins. Je décide de revenir vers MON quartier chic et branché (au dire de mon Lonely Planet, qui n'a pas tout à fait tors). Assise dans ce petit resto d'une rue dont je n'arrive pas même à lire le nom, j'écris ces quelques lignes en me disant que c'et sans doute ma lecture du matin qui m'a amenée à manger vietnamien!  

(Une parenthèse s'impose ici et vous en feriez autant si vous étiez à ma place... Devant mes yeux vient de passer une invention que je me surprends de ne pas avoir moi-même imaginée : une brasserie sur roues. Plus précisément, la chose s'appelle le bierbike. J'espère revoir le bolide pour pouvoir en voler une image, mais en attendant laissez-moi vous décrire le mirage (au fait peut-être que j'ai effectivement imaginé ce truc bizarre et ce pourrait être ici le début d'un nouveau projet fou). Deux rangées de 4 bancs de vélo et de pédales se font face. Devant eux se dresse un comptoir de bar. Entre les deux, quelqu'un se déplace servant la bière à qui le demande (bon, ça je ne l'ai pas vu mais je l'imagine en me disant qu'il n'y a pas d'autre raison pour appeler ça un bierbike si on ne sert pas de bière à même l'engin). Finalement, le plus important de l'invention, un chauffeur sobre contrôle la situation en prenant le volant à l'extrémité de cette belle chose!!! Je pense réellement qu'il faudrait exporter l'invention pour mon prochain rallye. Fin de la parenthèse. )


Retour à un moment mémorable de ma visite à Berlin. 
 Première visite d'un biergarten avec Matthias... et première expérience de vélo dans Berlin. Cette visite  a eu lieu au bout de ma première journée à Berlin. Après une nuit sans sommeil dans l'avion et une longue journée de tour guidé avec mes deux amis, je mentionne la drôle d'idée d'aller prendre une bière. Nora trop fatiguée se désiste, mais Matthias bien motivé appuie ma drôle d'idée! 
Prater Biergarten, tel sera ma première destination jardin. Je ris tout au long de la balade en vélo, tentant de comprendre les règles de base. À Berlin, les vélos sont rois je crois. Du moins, ils ont priorité sur les piétons et peuvent rouler sur les trottoirs sans se faire réprimander (les conducteurs pas les vélos bien sûr!!). À chaque feu de circulation, il y a une version miniature pour les cyclistes. Bref, je suis bien impressionnée de me promener en vélo parmi tous ces gens et toutes ces voitures! En peu de temps, nous nous retrouvons assis à une table, bière à la main évidemment. D'emblée, j'avertis Matthias que je ne peux prendre le vélo pour le retour si je bois plus de trois bières (petite règle que je m'impose à moi-même depuis l'incident du pont!!!). Il me regarde, un point d'interrogation au visage et je lui pointe ma cicatrice au menton. Ses yeux s'illuminent et je comprends que je lui ai raconté mes péripéties alcooliques d'il y a quelques années. 
Alors, tout naturellement, nous reprenons où nous avions laissé l'été dernier, c'est-à-dire, dans nos petits quotidiens comme-ci nous étions de vieux amis!   Comme Matthias le souligne, il n'est pas doué pour le "small talk", alors nous parlons surtout de tout et très peu de rien. 
Après deux bières je suis déjà bien étourdie (serait-ce que la Hefe est une bière forte (j'en doute un peu) ou bien est-ce le manque de sommeil et d'habitude qui se font sentir? En tout cas, c'est à ce moment que je réalise cependant que moi je m'assagis en "vieillissant" (mot générique pour dire que l'on avance dans les années, mais ne vous y trompez pas... je fais toujours partie de ceux qui ne seront jamais vieux!!!). Lorsque Matthias propose une troisième bière, je réfléchis un peu (oui, oui) et je mets toutes les variables ensembles : 2 bières + fatigue + vélo + ville que je ne connais pas = danger. Je me dis donc que : 3 bières + fatigue + vélo + ville que je ne connais pas = mauvaise idée. 
Quand même un peu fière d'être capable de flairer le danger (phénomène plutôt inusité chez moi), je refuse la dernière consommation en exposant mes conclusions à Matthias. Un petit sourire aux lèvres, il revient avec une pinte de plus, en me disant de gouter le mélange moitié moitié de bière et 7 up! Problème réglé, nous serons bons pour deux bières et demie avant de reprendre la route. 
Soirée mémorable, remplie de toute sorte de discussions et enfin (oui oui), enfin un soleil qui se couche! Quel bonheur de voir enfin la noirceur et de se coucher après le soleil!!! 
Le retour en vélo s'est très bien passé et j'ai enfin dormi presque 12 heures d'affilée. 

Exploration sous le soleil trop chaleureux !
Voilà la canicule arrivée sur Berlin... Soleil plombant, pas de gros nuages gris et au moins 24 degrés au thermomètre. La journée parfaite pour retrouver le havre de paix découvert par hasard hier dans Kreusberg. Me voilà donc installée à la table d'un café, à l'abri de la rue mouvementée, devant ce qui ressemble à un lac artificiel. En venant ici, j'ai croisé mes premiers Québécois dans Berlin! Ça m'a presque fait du bien d'entendre notre accent. Hahaha... N'importe quoi! 
Donc, le café, la terrasse remplie, les voix de toutes sortes de pays. Hihihi... N'importe quoi quoi! 
Réflexion sur la langue... Pourquoi pas. À Berlin, je suis une touriste anonyme. Seulement à mon physique, on ne peut dire que je ne viens pas du coin. Je deviens donc souvent embarrassée lorsque je dois faire répéter les gens qui m'abordent. Mais l'allemand ciel! Ça ne ressemble en rien à ce que je connais!!! On dit parfois que ça ressemble à l'anglais... mais à l'oral, le rapprochement est difficile à faire. 
Seule dans Berlin depuis quelques jours, je réalise à quel point je suis contente de pouvoir m'exprimer en anglais. Il y a à peine 2 ans, j'aurais été bien embêtée de devoir compter sur cette langue pour me faire comprendre. Après presque 2 ans de complète immersion, je peux enfin m'exprimer dans une deuxième langue sans trop de gêne. Je sens que cette nouvelle faculté me donne plus de liberté, de confiance et de facilité dans la vie... Ça me rappelle un peu le moment où j'ai finalement eu mon permis de conduire... Hahaha... N'importe quoi encore une fois... Mais tout de même. Je me retrouve maintenant avec l'envie d'apprendre une troisième langue (Il y a bien l'Inuktitut, mais Ann-Nath, je pense aussi sérieusement à l'espagnol!!!). 


Et d'un moment mémorable de plus à Berlin... 
En ce dimanche, après avoir retrouvé mon charmant petit café (où je n'ai bu qu'un café finalement parce que la serveuse était trop occupée pour m'amener un menu même après deux demandes claires et un peu plus d'une heure d'attente), j'ai finalement demandé l'addition et je suis partie à la recherche d'un autre petit coin sympa. Passer de café en café... tiens ça me rappelle mes vacances à La Havane!!! Je marche en me disant qu'un moment donné je tomberai bien sur La Spree ou la tour de télévision! 
Heureusement (car la tour de télévision est vraiment franchement moche excusez-moi pour ma franchise mes amis Berlinois) je tombe sur La Spree (rivière aménagée qui trouve son chemin d'un bord à l'autre de Berlin) en premier. 
Je vous écris donc du toit d'un bateau accosté, transformé en pub-café-restaurant. Une Hefe commandée, je m'installe à la table explorant le menu... en allemand seulement! Hehehe... On finit par s'habituer à être une sorte d'illettrée! 
Le moment mémorable arrive enfin ne vous impatientez pas. Donc, pour commander la bière ça va, car je me suis pratiquée avec Matthias, Anke et Nora. Puis je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme une sorte de facilité à mémoriser tout ce qui a trait à la bière. Pour la nourriture, je dirige donc mon attention sur la seule section que je peux décoder partiellement : fish and chip. Je me dis que pour un repas sur un bateau c'est plutôt de circonstance. Le blème cependant c'est qu'il y a au moins 8 choix sous la section! Lorsque la serveuse arrive, je n'ai d'autre choix que d'affirmer "I need help" d'un sourire gêné. D'un regard grave, la jeune fille s'assoit devant moi et... sourit. Je lui pointe la section, elle m'explique du mieux qu'elle peut et à l'aide des voisins de table, je choisis le plat qui vient d'arriver devant moi. 
Bon appétit!

Après deux semaines, les choses que j'ai remarquées, que je remarque encore ou qui me font sourire...
v Tous les édifices à appartement sont tellement hauts (minimum 5 étages!!!). 
v Tout le monde (petits, grands, âgés, moins âgés) se promène en vélo. 
v Les cyclistes roulent sur les trottoirs lorsqu'il n'y  a pas de piste cyclable. 
v Le rez-de-chaussée de presque chaque édifice (j'exagère à peine), est occupé par une boulangerie, un bistro, un café ou un commerce quelconque. 
v Les lumières piétonnes rendraient Sophie complètement dingue! 
v Il y a beaucoup d'arbres et de parcs dans la ville. 
v Les chiens peuvent prendre les transports en commun. 
v Lorsque l'on boit une bière dans un parc, la règle non dite dicte de laisser les bouteilles vides sur place (pour les collecteurs: personnes qui ramassent les bouteilles pour aller les revendre). 
v Tout le monde (j'exagère à peine) parle ou texte sur un IPhone. 
v Les vélos pèsent 4 tonnes et sont la plupart du temps munis d'immenses paniers de transport. 
v Il y a des métros (autobus et tramway) à presque tous les coins de rue. 
v Malgré tous les vélos et métros, il y a beaucoup de voitures en mouvement et stationnées partout!  
v Il est bien difficile de se perdre dans cette ville très organisée. 
v Le courrier est livré à vélo et même le samedi. 
v Il pleut presque tous les jours à Berlin (mais ça je dirais que c'est une coïncidence ou bien que c'est la faute des Canadiens comme dirait Matthias). 
v Dans Prenzlauer Berg (le quartier de Matthias et Nora), il y a aussi des bébés à plus que tous les coins de rue! 
v Les poussettes ici sont gigantesques. 
v Les Berlinois sont chics!
    
Moments mémorables à Berlin... Suite et fin!
À trois jours du départ. Retour de Nora (temporaire) et de Matthias. Fête de Nora et Anke. Nora est passée en coup de vent hier et est déjà repartie en vacances dans le nord de l'Allemagne. Matthias et moi avons passé une partie de la journée à préparer quelques petits trucs pour l'annif de Anke. Fleurs, gâteau et petits cadeaux. Il fait trop chaud sur Berlin maintenant :-) Après presque deux semaines de pluie, le soleil a maintenant pris possession des lieux en chassant les nuages et le vent. Je pense qu'il doit faire plus de 30 degrés! Ça c'est vraiment beaucoup de degrés pour moi qui, il y a à peine 2 semaines, portais encore un manteau et parfois même une tuque! Mais bon, trêve de pleurnicheries, nous partons dans quelques instants pour la "plage". Ce sera mon premier bain Berlinois, plongée que je serai dans l'univers social et familial de Anke!  




Voilà pour les chroniques étrangères de l’été. Je terminerai ces nombreuses lignes en faisant un clin d’œil à mes trois semaines en terre québécoise du sud ! Trois semaines à me balader entre Charlevoix, Québec, Saint-Michel-des-Saints et Montréal. La fête de 18 ans de Gabriel avec ma famille. Le BBQ avec les boys. Les Grands Jardins avec Josée, Annie, Mauricio et les enfants. Les pieds dans la vase du fleuve St-Laurent. Le rhum que je n’ai pas bu. La bière, que dis-je, les bières à la Barberie avec Janie, Jolène, Alexandra et leurs amis. Le déjeuner avec Lissia et Liane. Le resto chic avec Isabelle. La peinture avec Livia et Mamché (les filles vous avez toute mon admiration). Le vélo avec Mirko !
Je suis contente de vous avoir tous vu, même si je n’ai su accorder le temps voulu à chacun, vous avez une place particulière dans mes pensées et vous me manquez déjà. La vie dans le sud passe à un rythme effréné qu’il m’est de plus en plus difficile à suivre!
Essayez de ne pas oublier que le secret du bonheur c’est la lenteur (M.Ibrahim)

Mon retour au nord se passe bien. Mon petit train train reprend son rythme lent ! 

À bientôt, bonne rentrée, allez voter et ralentissez un peu… tout d’un coup que M. Ibrahim aurait raison ;-)

Vikie xxx





Pour les photos de l’Islande et Berlin, voir les publications du mois d’août.