Note aux lecteurs... (plus particulièrement pour Martin) : les chroniques cubaines tiennent simplement du journal de voyage... peut-être un peu plus pour moi que pour vous finalement. Dans ce qui suit, je partage mes petits riens quotidiens et quelques-unes de mes pensées... Rien de particulier ne s'est vraiment passé...
Lundi, 12 mars 2012
Habana, Cuba, Hôtel Inglaterra...
15h30 (16h30 heure du Québec) et ma chambre
avec balcon sera prête sous peu. Je rêve d'une douche et d'une sieste !!!
Partie à 3h30 ce matin de Longueuil, il est grand temps pour moi de
trouver un lit. En attendant, je cogne des clous sur les fauteuils coloniaux du
hall de mon hôtel ma foi luxueux! Rien à voir ici avec l'Inde ou l'Afrique.
Plafonds hauts, fer forgé, clim et musique. À l'extérieur il fait chaud, mais
il fait bon. J'ai marché seule pendant une bonne heure avec mon bagage et je me
suis à peine fait a abordé. Quelques saluts, quelques invitations taxis, mais personne
ne s'est accroché à mes sandales pour me solliciter à outrance. Alex, je crois
qu'après l'Inde, ça en prendra pas mal pour nous déstabiliser. Il y a bien
Maurio (Mario, Moyo... Je ne sais trop), qui veux me faire faire un tour de la
vieille ville dans sa calèche et qui veut aussi m'amener au restaurant du
coin.
La façade luxueuse, le hall luxueux, le
restaurant luxueux... Les chambres pas luxueuses du tout! Du moins pour la
mienne... Trop impressionnée par le premier coup d'oeil et le balcon qui m'attendait,
j'avoue que je suis restée un peu étonnée. Chambre très petite, murs défraîchis...
mais tout est là et tout est ok!
Mardi 13 mars toujours 2012!
Plus de 12 heures de sommeil dans ce lit un
peu trop mou, je me sors du lit parce que j'ai un rv à l'hôtel d'à côté. Elle
fait son importante vous vous direz. À peine arrivée qu'elle a déjà un rv! Mais
non voyons. Je dois rencontrer un agent de sunwing pour confirmer mon retour...
c'est à croire qu'ils ne veulent pas me voir longtemps ici ces Cubains.
Alors, 9h15... Je suis là au point
rencontre... Seule... Osmay n'est pas là. 9h45... Osmay n'est toujours pas là.
Un couple d'enseignants de Québec y est cependant :) 10h00 Osmay arrive. Mes
nouveaux amis éphémères vont directement au point avec notre agent. En quelques
minutes, j'apprends qu'il y a un site proposé par le patrimoine mondial de
l'humanité à l'extérieur de la ville à ne pas manquer. Le forfait proposé par
sunwing est un peu cher... Mes nouveaux amis temporaires dont je ne connais pas
encore les noms me proposent de les accompagner d'ici samedi. Tripeux de
photographie, le monsieur souligne que nous pourrons arrêter quand bon nous
semble. C'est un bon départ que je me dis.
Fin de la rencontre, info de retour en main
et rendez-vous location de voiture pour demain. Me voilà libre pour ma première
journée à La Havane. Je repasse à ma chambre où je dépose passeport et argent
en sûreté dans le coffre. Pantalons trois quart (merci Ann-Nathalie), camisole
(difficile à croire que je me promène sans manteau, foulard, tuque, mitaines,
bottes...) et caméra. La température est parfaite pour moi, même si les gens
semblent dire que c'est un peu frisquet... Apparence de pluie donc de beaux
nuages gris foncé remplis d'eau. Magnifique pour les photos. Un peu au hasard,
je choisis une rue et je me donne comme objectif de la longer jusqu'à ce
qu'elle se termine. De grosse artère, elle se transforme en petite rue peu
fréquentée par les touristes. Un homme cubain je suppose me rejoint, sac de
provisions en main. En Espagnole, il me tient la conversation jusqu'au bout de
la rue où il rejoint la file de personnes attendant l'autobus. Il n'a rien
essayé de me vendre. Nous avons seulement tenté de communiquer, lui en Espagnole,
moi parfois en anglais, parfois en français et parfois en Espagnole aussi!!!
J'ai compris qu'il avait fait plusieurs métiers, dont celui de prof de gym. Sur
le chemin du retour, je suis passée devant le Grand Teatro situé à quelques pas
de mon hôtel. Mettant donné comme objectif de marcher jusqu'à ce que la faim
tenaille, je décide d'entrer dans ce majestueux bâtiment. Le gardien m'invite à
monter au deuxième étage où une exposition se déroule. Après quelques photos,
j'emprunte le grand escalier pour me rendre à l'expo. À peine rendue au milieu
de la première série de marche, mes oreilles attirent mes yeux vers l'entrée du
premier. Des voix fortes et des souliers qui claquent sur le sol en rythme avec
la musique. Derrière de demi-murs vitrés (mais non transparents), je devine du
mouvement. Un ballet se prépare pour la fin de semaine. Je reste là attirée par
le bruit et les images floues et j'apprécie la scène que je ne vois pas!
Peut-être que je me paierai une sortie chic pour mon dernier soir...
Hummmm... La vie est difficile à La Havane... Après une petite marche de quelques heures, une petite sieste de quelques minutes et un début de faim, je suis venu m'installer à la terrasse avant de mon hôtel. Un sandwich et un café pour dîner, une bière pour flâner. La pluie a cessé et je commence à songer à repartir marcher vers la vieille ville. Pas facile de décoller d'ici, avec ces musiciens, les klaxons des vieilles Américaines (les voitures bien sûr) et tous ces gens qui passent devant moi. Mais bon la bière est terminée, il sera bientôt 16h. Je suis prête pour la deuxième partie de ma journée.
Mardi début de soirée...
... Un mojito, un coucher de soleil et un
resto sur un toit. Le ciel ennuagé et teinté de rose est relaxant. Et pour
relaxer je relaxe.
Après-midi de marche le long du Malecon. Je
me suis rendue dans le Vedado je crois. J'ai vu plein de photo que j'aurais pu
prendre... mais que je me suis gardée pour une prochaine promenade avec le
compact. Les détails sont à saisir.
J'ai longé la mer des Caraïbes je crois...
c'est à vérifier. L'eau, les récifs et les pêcheurs à la ligne. Un petit vent
agréable m'a accompagnée tout au long de l'après-midi.
Petit clin d'oeil pour Alexandra.
Les animaux en voyage... D'abord le petit
chat mignon qui vit à la terrasse de mon hôtel. Il rôde autour des tables et ne
demande que caresses et nourriture. Jaune et blanc, vraiment petit, je
l'appellerai Caramel. Caramel pose même pour les photographes. Demain matin
(ben pas trop matin tout de même), je compte bien lui tirer le portrait pour
vous le présenter.
Ensuite le chien de la
promenade Malecon. Au bout de la Paseo Martì, il y a des vestiges de
fortifications. Après en avoir fait le tour par l'extérieur, j'aperçois une
petite entrée... mais je n'aperçois pas le petit chien qui est devant. D'un pas
nonchalant, je me dirige vers l'ouverture. À l'instant même où je mets le pied
sur la "pelouse", la petite m.... de chose se met à aboyer. Surprise
par le bruit de jappement, j'arrête mon pas nonchalant et je scrute le paysage
devant moi. Ça me prend bien quelques secondes avant de la trouver cette petite
chose... mais lorsque c'est fait, je réalise que la bête est dans une course
folle... vers moi! Ciel!! Attaquée par un chien à Cuba, je n'avais pas pensé à
ça! Je me suis rapidement demandé ce que mon idole des situations animales
ferait en de telles circonstances et je crois que c'est ce qui m'a sauvé...
J'ai reculé d'un pas et j'ai attendu. La bestiole s'est arrêtée à quelques pas
et... j'ai passé mon chemin!
Mercredi...
Ben quoi, il faut bien que je garde un tant
soit peu un repère temporel! Aujourd'hui, repérage dans Habana Vieja. Mais
avant, un peu de flânage à la terrasse avec un café et un jus de pamplemousse
:) Ici, je regarde la vie passer et je vois : des autobus de touristes, plein
d'autobus de touristes; une horde d'écoliers costumés; des autobus de la ville
bondés; un homme marcher avec un perroquet sur l'épaule... La température semble
bonne. Une nouvelle journée à La Havane commence.
Quel paisible quartier que Habana Vieja. Je
pense que je pourrai y marcher toute la journée. Chaque petite rue me semble
des plus invitante. Je comptais suivre un trajet pris dans mon guide, mais finalement
je me laisse porter au gré de mes coups de cœur. En débouchant sur la
Plaza Vieja, je me suis vue prise d'une terrible envie de café. Alors
maintenant je prends une pause café! Americano à l'ombre de mon parasol et
entourée de sons espagnols. Il fait chaud, je bois un café chaud, j'ai chaud...
et je me rappellerai de ce moment lorsque je serai dans mon Grand-Nord. Parlant
de mon petit paradis nordique, hier j'ai été heureuse de réaliser que j'avais
laissé quelques photos sur mon appareil. Aujourd'hui, alors que je marchais
dans une rue désertée par les touristes, mais habitée par des Cubains (!!!), je
me suis fait aborder par 3 hommes et 1 bébé (hahahahaha). Quel pays que le plus
vieux des 4 hommes me demande. Canada que je lui réponds en souriant et en
continuant ma route. Froid au Canada! Sì que je réponds. Et là je ralentis le
pas (qui était déjà bien lent) pour finalement faire un arrêt complet. You want
to see fotografia de mon pays? Et je m'approche les joyeux comparses qui
semblent plus qu'heureux de ma venue vers eux. Sur ma caméra il y a des images
prises avec mes élèves sur la rivière gelée. Mas frio que je baragouine.
Difficile d'expliquer la neige à un Cubain lorsqu'on ne parle pas Espagnole!!!
Nous avons bien ri, j'ai été bonne pour un bec sur la joue et j'ai continué mon
chemin.
Mon café se termine. Je vais bientôt
reprendre mon exploration du quartier. Cette fois je marcherai jusqu'à ce que
la faim me tenaille.
Petit resto en haut
d'un escalier étroit. Musique et télévision. Une bière qui coûte moins cher que
l'eau et qui est tout aussi rafraîchissante! Un sandwich jambon con queso. La
Habana Vieja se remplit de touristes à vue d'oeil. Les rabatteurs sont
maintenant sortis. Merci India de m'avoir appris à repousser gentiment les
vendeurs de toutes sortes les plus insistants. Je viens de décréter qu'à La
Havane, entre 14h et 16h, il fait trop chaud pour trotter dans les rues avec
tous ces touristes de passage. Après mon sandwich, direction terrasse de
l'hôtel pour une "siesta" éveillée : crème glacée, lecture et
musique. Par la suite, je pense aller visiter la ruelle entre el Teatro et mon
hôtel. Pas trop de plans quoi.
Jeudi après-midi...
Zut, la location de voiture ne fonctionne
pas avec es amis temporaires. Qu'à cela ne tienne! Aujourd'hui, j'ai finalement
choisi de partir à l'aventure dans le Vedado. Ouf!!! Un peu plus de 4 heures de
marche, je me suis encore laissée emportée par mes pieds de plus en plus usés.
Plaza de la Révolucion et Malecon. Les deux caméras en main, je me doutais bien
que je ne referais pas la route une deuxième fois.
Demain c'est décidé, je donne une pause à mes pieds et je prends l'autobus touristique. 5 dollars pour la journée et je peux débarquer où je veux et remonter dans un autre bus. Mon but de demain : le cimetière Christophe-Colomb et un tour à la tombée du jour! Hier, j'ai essayé de marcher dans le centre en début de soirée et je me suis fait un peu plus aborder que d'habitude. Mais j'ai trouvé la réplique parfaite pour décourager les rabatteurs : je leur dis que je suis à La Havane depuis 10 jours! Ils me laissent plus facilement tranquille :-)
Demain c'est décidé, je donne une pause à mes pieds et je prends l'autobus touristique. 5 dollars pour la journée et je peux débarquer où je veux et remonter dans un autre bus. Mon but de demain : le cimetière Christophe-Colomb et un tour à la tombée du jour! Hier, j'ai essayé de marcher dans le centre en début de soirée et je me suis fait un peu plus aborder que d'habitude. Mais j'ai trouvé la réplique parfaite pour décourager les rabatteurs : je leur dis que je suis à La Havane depuis 10 jours! Ils me laissent plus facilement tranquille :-)
Donc, petite journée paisible à me remplir
les yeux... et les cartes mémoires! Je suis prête pour ma petite crème glacée
d'aprèm. Aujourd'hui ce sera sur la route de Habana Vieja.
Finalement la vie est bien dure avec moi.
Pas de crème glacée, pas même encore une envie de souper. Mon sandwich jamòn y
queso con ensalada m'a bien bourré finalement. Zut, j'aurais eu envie d'avoir
envie d'une glace cubaine! J'en ai été bonne pour une nouvelle petite marche
qui m'a finalement ramenée au bout de ma fatigue juste sur la Parque Central.
Je partage présentement le rebord d'un muret blanc avec une petite fillette de
peut-être 6 ans. Timidement, elle m'offre un biscuit d'un sac qu'on vient
de lui offrir. No gracias que je lui réponds à mon tour timidement en souriant.
Uno perso, qu'elle me demande alors. No que je réponds tristement. Elle reste
tout de même là et moi aussi à regarder la vie défiler devant nous. Je me dis
qu'elle doit bien en avoir une drôle de vision de cette vie que nous regardons
justement. Moi je le sais bien que ce qu'elle voit n'est en fait qu'une sorte
d'illusion, de moment éphémère et superficiel dans la vie de la plupart
des gens qui passent. Éphémère pour eux... pour moi...mais sans doute pas pour
elle...
Bon! Un Lavallois d'origine cubaine qui me pique une jasette en français québécois c'est très sympathique! Cette statue pour passer le temps et faire des rencontres est vraiment un bon spot ma foi! Blablablablablablabla. Oups... Un garde de kakis vêtu se dirige soudainement vers nous. Le fils du monsieur Lavallois et moi sur le muret, nous apprenons qu'il est formellement interdit de s'y assoir! Zut, moi qui avais trouvé un spot idéal pour les rencontres!! Je me lève donc simplement pour continuer la jasette avant de prendre le large jusqu'à l'autre côté de la rue pour retrouver le confort de ma terrasse préférée. Una limonada m'accompagne au moment où j'écris ces lignes ainsi que Caramel le chat. Les serveurs, les musiciens et les chanteurs commencent à me reconnaître. Ce soir, contrebasse, tamtam, bongo, clavier, trompette et guitare... Et je suis aux premières loges. Le soleil se couche tranquillement au rythme de la trompette qui se réchauffe... et c'est parti! Tiens, j'avais oublié le chanteur ;-). Quelle journée bien remplie! Je sens déjà la fatigue qui me guette et je crains même qu'elle ne m'atteigne avant la faim grand Dieux. Moyo, je me rappelais davantage les leçons de salsa nordique de salon, je te jure que j'improviserais une piste de danse juste là devant moi. Mais si je regarde bien les pieds de ces musiciens chantants et danseurs, je dois avouer que j'ai peine à reconnaitre les pas appris... Merengué, samba...?
Aujourd'hui vendredi!
Changement de terrasse... pas de crème
glacée à la mienne! Et je voulais vraiment une glace, alors j'ai suivi les
conseils de mon serveur habituel qui devant ma déception m'a suggéré la
cafeteria d'à côté (j'attends la facture avec un peu d'appréhension... Elle est
beaucoup moins achalandée, les chaises sont nettement plus confortables, le
service impersonnel et aucun passant ne s'arrête pour demander de l'argent.).
Hummm... mes trois cuillères vanille, orange et ananas ont fondu dans ma
bouche comme de succulents petits bonbons. Pour accompagner ce délice je me
suis commandée un americano... Fin d'aprèm très relaxante, à l'image des
derniers jours quoi.
Ce matin j'ai fait une vraie touriste de moi et j'ai embarqué dans le bus à deux étages qui fait un tour de la ville. Bien que mes petits pieds aient apprécié le repos du guerrier, ma quiétude Havanéenne m'a quittée l'espace de cette heure quarante-cinq qu'a duré le tour (sans compter mon arrêt d'une heure au cimetière Christophe-Colomb). En effet, nous avons déambulé à un rythme soutenu dans les différents quartiers de La Havane. Ayant parcouru une bonne partie à la marche, le tour m'a permis cependant de traverser le Miramar, lieu que je n'aurais pas visité autrement. Mes oreilles, tout autant que mes yeux ont été sollicité tout au long du trajet. Je ne sais pas si c'est seulement moi, mais quand je suis dans un bus, je ne peux faire autrement que d'écouter les conversations des passagers qui m'entourent. J'ai donc passé plus d'une heure à partager les petits tracas d'une famille anglophone je dirais peut-être de Terre-Neuve (reconnaissance de l'accent à ce cher Kevin ancien gérant du Northern d'Umiujaq). Bref, expérience un peu décevante (excluant ma retraite d'une heure au cimetière), mais tout de même reposante et qui m'a permis à prix modique d'élargir mes horizons cubains. (Il est à noter que j'attends toujours ma facture avec beaucoup d'appréhension...)
Mon plan de la soirée maintenant... D'abord
ne pas reprendre le bus de toutristes pour faire le tour à la tombée du jour.
Ensuite, faire quelques photos du ciel bleu profond d'après coucher de
soleil... voilà! (Et la facture qui n'arrive pas...). En attendant, j'use la
batterie de mon iPod en écoutant la musique venant de MA terrasse (je serai
bonne pour une économie substantielle de 1 peso convertible... à ne pas oublier
lorsque je recevrai enfin ma facture de délice glacé y americano!).
Bon ça y est, le serveur vient de me
décocher un regard réprobateur en prenant le sucrier (mais en ne me donnant
toujours pas ma facture (je tiens à précise que j'ai terminé café et crème
glacée depuis près d'une heure)), car je me suis installé les deux pieds (nus
bien sûr... les pieds évidemment mes petits comiques je vous entends!!) sur ma
chaise (peut-être que ma facture arrivera finalement).
Tiens je viens de voir passer Popaye Le
Vrai Marin. Je ne savais pas qu'il était cubain! Même s'il a vieilli un peu et
qu'il ne transportait pas sa conserve d'épinards, je l'ai bien reconnu avec sa
barbe (devenue blanche), sa pipe et sa casquette. Je crois d'ailleurs avoir
aperçu son bateau dans un aquarium géant gardé par quelques hommes armés
(appelés plus communément militaires) par très loin d'ici...
Tiens, je viens de voir un collant Apple
aux couleurs du drapeau canadien sur une vieille Chevrolet.
Tiens, ici aussi il y a des jeunes à
casquette et fond de culotte aux genoux qui font du rolleur (pour toi. Alex) et
de la planche à roulettes.
Tiens ça fait drôle de voir une dame
photographier sont mojito...
Enfin, facture reçue et payée sans aucun
traumatisme monétaire. Il a fallu que je la demande, car j'ai entendu le ciel
m'appeler avec mes oreilles de photographe!!! J'ai donc marché rapidement, pour
ne pas dire couru (mon élan a été ralenti par un jeune en train de se faire
menotter devant el Teatro) jusqu'au Capitolio. Et là j'ai compris pourquoi
j'avais choisi de passer 8 jours à la même place. Quand j'ai vu la lumière
descendre vers 6h, prendre cette teinte chaleureuse et percer entre les nuages,
j'ai tout de suite su où aller admirer la scène. Et je n'ai pas eu tors. J'ai
bien senti le regard des touristes passants se poser sur moi la tête complètement
renversée vers le ciel en train de photographier les rayons d'une incroyable
beauté. El Capitolio en silhouette fait un effet non négligeable en passant
chers passants. Mira, mira que j'avais en je de crier à tous. Prenez quelques
secondes pour regarder ce que vous ne reverrez jamais plus passer sous vos yeux
de la sorte. El Capitolio sera là tout à l'heure, mais pas ce tableau
impressionniste éphémère mes tourtistes! D'accord, j'avoue que j'ai peut-être
quelque chose pour les ciels en général. Au fait, suis-je la seule à percevoir
la fragilité, la beauté instantanée et aléatoire de la lumière accrochant dans
les formes arrondies ou diffuses des nuages? Aujourd'hui, je me sens chanceuse
d'avoir capté de mes eux et de mes émotions ce bref instant.
Au bon endroit au bon moment, mon flânage à
la terrasse d'à côté aura été récompensé, mais de trop courte durée! Les rayons
se sont déplacés et moi aussi. J'ai rapidement réfléchi et je me suis retrouvé
sur MON toit question de venir admirer les derniers croquis solaires. Pour me
souhaiter une bonne soirée, une envolée de pigeons est venue me saluer, juste
le temps d'un déclic! Gracias a la vida!
Samedi matin... Le roi, sa femme et son
petit prince ne sont pas venus chez moi pour me serrer la pince...
Journée type de Vikie à La Havane.
Chaque matin je me réveille à plus ou moins
7h30. Comme ma chambre n'a rien de vraiment accueillante (quoiqu'après quelques
jours, j'ai fini par ne plus le remarquer), je débute habituellement ma journée
par un petit 10 minutes de lecture au lit. Ensuite, douche rapide et direction
déjeuner flânerie sur MA terrasse. Saviez-vous que ça peut prendre jusqu'à deux
petits déjeuners? Eh bien oui, je vous le confirme. Je prends le temps de
manger bien lentement et je me sers deux ou trois fois au buffet question de
bien me préparer à la suite de ma journée. Pendant. Ces deux heures, je passe
généralement plusieurs minutes à simplement regarder Centro Habana se réveiller
au même rythme que moi. Après vraiment plusieurs cafés et après avoir savamment
étudié mon guide, je choisis un objectif pour la journée ou je confirme mon
objectif de la veille. La plupart du temps celui-ci consiste simplement à
choisir un quartier à visiter en prenant soin d'éviter les rues suggérées. Je
me fixe souvent un point de chute que je finis par oublier au fil de mes pas et
de mes clics. En fait la chose que j'essaye de retenir c'est de ne pas
reprendre le même chemin deux fois. Et c'est vrai, j'oubliais, je me donne un
thème photographique pour la journée, thème auquel j'ai le droit de déroger.
Donc, au cours des 5 derniers jours je me suis donné des missions telles :
architecture, fenêtres, voitures, vie dans les rues, silhouette, détails... Il
me reste un thème à aborder que j'ai à peine effleuré à la dérobée. Vous aurez
sans doute deviné que je parle des gens. Ma tête est remplie de ces photos que
je n'ai pas osé prendre. J'ai aussi pu observer que certaines personnes
demandent un peso pour se faire tirer le portrait. Je ne garde donc un petit
budget pour lundi, mais je dois trouver un moyen de garder un peu de naturel
dans tout ça.
Aujourd'hui, mon thème est réflexion. J'aime
beaucoup jouer avec les réflexions, souvent pour nous inclure mon ego
narcissique et moi dans les images. Ici, nous cédons cependant la place aux
autres et d'une manière détournée, je commence à immortaliser les gens du pays.
Pas facile ce thème de la journée, car il y a peu de vitrines ou de flaques
d'eau. Il y a bien les fenêtres de voiture qu'il me reste à exploiter.
Pour en revenir à ma petite journée
typique, mes pas me trimballent la plupart du temps pour quelques heures ou
jusqu'à ce que je croise une terrasse sympathique où prendre le café, ou la
crème glacée, ou la cerveza.
L'après-midi se poursuit comme la matinée
avec une pause dîner si et quand mon estomac se fait sentir. Souvent entre 2h
et 5h, je me retrouve à MA terrasse pour ensuite repartir explorer les
alentours. Le souper, après quelques essaies ordinaires dans les restos du
coin, se font maintenant sur MA désormais terrasse où je peux maintenant
pratiquer mon Espagnole avec serveurs et musiciens. Mes nuits, eh bien je les
passe à dormir et dormir et dormir! À coup de 9 heures de sommeil par jour, je
rattraperai sans doute toutes les heures manquées des derniers mois.
Voilà... et alors!
Aujourd'hui samedi. Midi trente. Installée
à la table d'un café, je repense à mon thème de la journée (réflexion) et
je réfléchis à défaut de briller de mes exploits photographiques. Bien que
je tente de choisir de nouvelles rues pour chacune de mes expéditions, je
n'ai pas la même rigueur côté pause café. Je me retrouve donc pour la deuxième
fois à la même table d'un café de la Plaza Vieja. Café et crème glacée (je vous
épargne ici les inquiétudes monétaires), j'écris, j'observe et je réfléchis à
la vie. Me voilà confrontée aux limites de mes connaissances géopolitiques
(parenthèses : ouf enfin les deux Tabarnacos de la table d'à côté viennent de
quitter... je ne sais pas trop si c'est du snobisme ou quoi, mais bon j'en
pouvais plus d'entendre sacrer et tergiverser sur le monde en générale et la
vie d'ici en particulier... Fin de parenthèse.) alors de mes limites
intellectuelles, culturelles, politiquelles... Je me doutais bien il y a de
cela près de 25 ans que je regretterais mon manque d'intérêt pour les cours
d'histoire. Chaque année, je fais la même résolution, soit celle de m'ouvrir
davantage sur le monde afin de mieux comprendre la ou plutôt, les réalités qui
m'entourent. Bon, je me suis très certainement amélioré depuis quelques années,
mais qu'est-ce que j'en ai du chemin à faire... Le travail de toute une vie en
ce qui me concerne.
Alors Cuba... Pays communiste? Dictature?
Embargo américain? Économies parallèles? D'un point de vue utopique, je me suis
souvent dite communiste. D'un point de vue réaliste, François dirait que je
suis socialiste. Si Cuba est toujours communiste et bien j'ai maintenant la
preuve (même si je m'en doutais un peu... limitée, mais pas totalement ignorante)
que ce modèle ne fonctionne pas. L'écart entre les riches et les pauvres me
semble bien grand pour une société où tous devraient être égaux. Je pense que
les gens les plus riches sont ceux qui travaillent dans le tourisme. À coup de
un peso, le salaire d'une semaine est rapidement majoré. Il est évident qu'un
peu de lecture sur la situation cubaine s'impose pour moi.
Saut dans le temps et un coucher de soleil
sur le Miramar plus tard. J'ai failli faire comme tous les gens se baignant
dans la mer, mais à la place je me suis laissée bronzer en prenant soin de me
faire pivoter aux 10 minutes question d'avoir un teint uniforme! La secte des égoïstes
et les cris des enfants m'ont tenu compagnie jusqu'au moment tant attendu. J'ai
presque eu le temps de lire tout le roman. À l'instar de Gaspar, je n'ai jamais
pensé que j'étais dans mon rêve donc à l'origine de tout (genre comme tsé
Dieu), mais je me rappelle avoir formulé intérieurement l'idée que j'étais le
rêve de quelqu'un (ça c'était quelques années à peine après avoir pensé être
une émission de télé dans une autre maison... bon un peu surprenant, mais je
croyais à l'époque que la télé c'était la réalité de quelqu'un d'autre... et
là, rien à voir avec la téléréalité d'aujourd'hui...).
Tout ça pour dire banalement que j'en ai
été bonne pour une ou deux photos sympas et une petite jasette de plus en
anglais cette fois avec un Cubain étudiant l'anglais niveau III!
Petite soirée musicale habituelle sur MA
terrasse avec un nouveau band cette fois. Image émouvante de ce vieil homme
fumant son cigare, tout droit sorti du Buena Vista Social Club, donnant ses
directives à ses copains chantant et dansant le sourire illuminant leurs visages.
Samedi 17 mars...
D'abord joyeux annif Mauricio! À l'heure qu'il est tu dois effectivement être
bien joyeux! Ensuite, joyeuse St-Patrick à tous! Prenez quelques Guiness à ma
santé pendant que je bois des mojitos à la vôtre :-).
Dimanche et me voilà déjà à ma dernière
journée complète à Cuba. À l'ombre d'un grand édifice, je me suis trouvée une
place pour lire et écrire face à la mer (Détroit de Floride plus précisément).
Le vent, un trompettiste, le bruit des voitures et le son des vagues me tiennent
compagnie. Aujourd'hui, je compte marcher jusqu'à la rivière qui entre dans la
ville à quelques km. Ensuite, si j'arrive à changer de l'argent, j'irai faire
un tour au marché d'artisanat. Matthew m'a demandé de lui ramener quelque chose
de La Havane! Moi qui déteste magasiner!!! L'envie ne me prend pas plus ici :-)
Mais bon, ça me forcera à me ramener aussi un petit quelque chose, ce qui n'est
pas plus mal. Donc, pour cette dernière journée, longue marche, magasinage et
peut-être une visite au fort pour le coucher de soleil final avant d'aller
finir devinez où...? Eh oui, sans doute sur MA terrasse!
Bon me voilà avec des plans qui finalement
n'ont que peu de chance de se concrétiser aujourd'hui. Du moins pour la partie
shopping et la partie visite du fort... Deux fois que je suis passée devant le
comptoir d'échange d'argent, deux fois qu'il était fermé. J'avais un peu oublié
que c'était dimanche... Vous savez ce luxe grandiose des vacanciers que celui
de ne pas porter attention au temps. Pourtant! J'écris le nom de la
journée chaque fois que je commence le récit de celle-ci... Mémoire de poisson
amnésique peut-être même si je n'ai rien d'un poisson mais plutôt tout d'une
amnésique volontaire :-). Bref, peut-être demain, je prendrai le magasinage en
main et ferai un saut rapide (parfait pour moi) au marché de Habana Vieja.
Je me retrouve donc avec un aprèm libre...
et très peu d'argent en poche... J'ai commencé ma journée avec 3 pesos! Face au
comptoir d'échange fermé, je me suis vue obligé de fouiller dans le 25 pesos
mis de côté pour mes amis douaniers. Ben oui, avant de quitter Cuba, à
l'aéroport on nous "demande" une taxe de départ!
Il semble que le dimanche est jour
d'affluence à Habana. On dirait qu'il y a plus de monde partout. Même MA
terrasse me semble inaccessible tellement elle est remplie. Après un coup
d'oeil rapide, je ne reconnais point les musiciens et les serveurs. Je prends
donc le chemin pour quelque part d'autre! Un ailleurs nouveau que je me dis.
Les toutristes m'intéressant moyennement, je me paye le plaisir de juste
partir avec mes pesos, mon iPod et mon livre, que ciel je vais sûrement
terminer avant demain Ô terrible catastrophe.
Donc, le plaisir de partir sans appareils
photo, la première fois depuis 7 jours. Je pense que cette absence me fait
poser un regard plus critique sur les gens que j'observe en ce moment. Une
femme sans pudeur mitraille une femme et ses enfants, un homme immortalise un
joueur de trompette et part sans même un petit merci de la main, une jeune
femme se cache derrière une colonne (mais moi je la vois... ainsi que plusieurs
autres personnes) pour saisir le pas lent d'une vieille dame. Là je me
demande... suis-je seulement jalouse de ne pas avoir osé de telles intrusions dans
l'intimité des gens? J'ai bien dérobé quelques clichés intimistes, du moins je
crois, mais toujours en éprouvant une sorte gêne... ce que je n'ai absolument
pas perçu chez ces personnes présentées plus haut.
Quelques pensées en
vrac... Parce que c'est la dernière journée, je suppose. Touriste à Cuba.
Seule, au centre-ville, blanche, ne parlant pas Espagnole. Expérience
plus qu'agréable. Simplicité et facilité, même si j'aurais souhaité pouvoir
converser davantage dans la langue du pays (apprentissage futur à mettre sur ma
liste après l'anglais et l'inuktitut). Petit questionnement cependant, qui
m'accompagne depuis mon arrivée. Comment réagir, réfléchir, justifier ou
interpréter chaque demande de pesos par des enfants, vieillards, musiciens,
artistes de rue ou simple rabatteur? Si j'avais payé chaque fois que demandé
c'est plus de 1000$ que j'aurais donné au cours des derniers jours. Et que
penser de ce peso convertible donné, qui vaut 25 pesos cubains. Hier, lorsque
je suis revenue à ma chambre, les 2 pesos, ainsi que le savon et les mouchoirs
laissés (sous les conseils de David et de mon guide Lonely, sont restés sur la
commode. ??? Heu... J'essaye de me dire que c'est un simple oubli. Que ce n'est
pas une manière de me faire sentir que je suis cheap... Ça me dérange un peu
qu'on me perçoive comme quelqu'un bourré de fric qui doit le donner à gauche et
à droite. Quand je vois des touristes qui se prennent en photos avec des
enfants et qui distribuent bonbons et pesos, je me demande moins pourquoi cette
vision de l'étranger. Par contre, je me demande ce que raconteront ces
femmes occidentales lorsqu'elles partageront ces images avec famille et amis...
Sauront-elles seulement nommer les fillettes, donner leurs âges, raconter leurs
rêves? J'en doute... et vous?
Wow... Je suis vraiment trop reposée en ce
lundi matin jour de départ. Est-ce que c'est parcs que je suis paresseuse que
j'aime ces journées où il n'y a rien de précis à faire? Dites-moi, à quand
remonte la dernière fois que vous vous êtes réveillés complètement détendus?
Moi, ça m'arrive presque chaque dimanche. Presque dans le sens où cette
sensation ne dure jamais très longtemps. En général, vers 1 heure de l'aprèm,
je commence à me dire qu'il est temps de bouger un peu. Et si je ne bouge pas,
c'est alors mon cerveau qui se met en marche et qui m'étourdit de toutes sortes
de pensées.
Alors aujourd'hui, 9h24 AM. Mon transport
pour l'aéroport arrive à 14h. En passant devant le bureau de change, j'ai la
dame se préparant à l'ouvrir. Il pourrait être judicieux d'aller changer
quelques dollars pour couvrir les frais d'aéroport et peut-être la petite
peinture que j'ai vu au marché. 4h30 pour prendre une décision et aller me
boire un dernier café sur une terrasse de Habana Vieja. Hummm..... Je risque
d'être serré!!!! Hahahaha! On verra bien.
11h16... Heure du café et de la crème
glacée. Dernier flânage sur la Plaza Vieja. Petit conseil en passant, toujours
demander à voir le menu avant de commander... Même si vous croyez connaître les
prix... Je viens de réaliser que mon serveur de samedi s'est accordé un
pourboire perso en majorant légèrement les prix... J'avais eu un doute alors,
me disant que la crème glacée était bien chère ici. Eh bien non, les prix sont
plus que raisonnables. Même serveur aujourd'hui. Je me demande si je ne devrais
pas partir sans laisser de pourboire cette fois, en lui expliquant qu'il
s'était généreusement servi il y a deux jours... Passons.
Il doit y avoir une école pas loin, car
quelques petits groupes d'enfants semblent utiliser l'espace pour faire les
cours d'éducation physique. Mignon.
17h30... Déjà en train d'attendre dans la
zone d'embarquement de l'aéroport de Varadero. Ouin... Ça risque d'être un peu
long :-) Moi qui m'inquiétais un peu pour le pick-up à l'hôtel... Le chauffeur
est arrivé avec presque une heure d'avance et il m'a surprise en train de boire
un mojito à MA terrasse. J'ai du faire emballer mon sandwich! Super trajet
jusqu'à destination tout de même avec un pina colada gracieuseté de notre
chauffeur (sur trois passagers j'ai été la seule à recevoir cet honneur
(sûrement rien à voir avec le fait que j'étais la seule fille!)).
Deux covoyageurs sympa également, un homme
de 70 ans et un jeune d'une trentaine d'années (que je commence d'ailleurs à
trouver un peu trop sympathique, car toujours collé à mes basquettes... Je n'ai
malheureusement rien de plus à lui dire que ce que nous avons échangé dans le
taxi.
Avant de partir de La Havane, je suis allée
faire un tour sur internet... Un gros 7 jours sans contact avec l'extérieur. Ça
m'a fait un peu bizarre ce retour à la réalité prématuré! 65 nouveaux
courriels!!!! Hahahahaha! Il faut dire que mes notifications Facebook sont
linkées à mon hotmail. Un courriel de Sandra et un courriel de mon comptable
m'ont rappelé que la vie continue invariablement même si on est ailleurs et en
vacances!! Un courriel en anglais des parents d'un élève Français qui se
prépare à venir nous visiter m'a fait vivre un drôle de questionnement
spontané... Mon français est-il si mauvais que lors de mon passage en
Normandie, les parents de L ont pensé que j'étais anglophone?!? Je pense que je
vais leur répondre en Espagnole juste pour m'amuser un peu.
18h45... Maintenant... Déjà dans l'avion...
Ouin... Disons que ça fait un peu "drôle" d'entendre les commentaires
de chacun... Et j'ai faim!